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Hostages,
        Saison 1,        2013, 
 
de : Jeffrey  Nachmanoff..., 
 
  avec : Toni Collette, Dylan McDermott, Mary Elizabeth Mastrantonio, Tate Donovan, James Naughton,
 
Musique : Ben Decter, Jeff Russo

  
    Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Le docteur Helen Sanders (Toni Collette), brillante chirurgienne, est chargée d'opérer le Président des Etats Unis, Paul Kincaid (James Naughton). Mais la veille de l'intervention, elle et sa famille sont pris en otages par un commando de quatre personnes. Le chef du groupe, Duncan Carlisle (Dylan McDermott), lui explique que l'opération du lendemain doit se solder par la mort du patient... 
 
   Tout comme pour "Homeland" qui était directement inspiré par une série israëlienne, "Hatufim", celle-ci est la copie de "Bnei aruba", tourné la même année. Comment s'étonner d'une telle précipitation dans le remake, lorsqu'on découvre le pitch simplissime qui fait s'écrier : mais comment n'y avait-on pas songé plus tôt ? Pour une série, s'entend, car il est évident que le cinéma n'a pas attendu 2014 pour produire des courses contre la montre et des dilemmes cornéliens de ce type. Cornélien est en l'occurrence un faible mot, car la multiplication des situations, l'enchevêtrement infernal des causes et des effets, la profusion des différentes couches narratives, nécessiteraient l'éclosion d'un nouveau qualificatif, et donnent naissance à un drame humain aussi riche qu'intense. Certes, les procédés n'ont rien d'original. Les scénaristes ont puisé dans le connu et l'éprouvé. Mais ce classicisme est grandement transcendé par la puissance des tensions, l'enchevêtrement des intérêts, et, surtout, la profondeur des personnalités perturbées par ce puzzle tragique. Si quelques protagonistes affichent une primarité stable (Thomas Blair, Logan...), le plus grand nombre, au départ sommairement catalogué en blanc et noir, passe progressivement par des gris beaucoup plus nuancés. Le "bien" et le "mal" s'amalgament périodiquement, générant chez le spectateur un questionnement constant, tout en le scotchant devant le flux des rebondissements et des manipulations qui grouillent dans ce vivier où s'ébattent politiciens et représentants des services secrets. Mais ce qui frappe le plus, au final, c'est que, malgré les noirceurs qui émaillent le récit, surnagent en permanence une humanité, une dignité, un amour étonnants, qui colorent de manière insolite et positive cette aventure mémorable.
   
Bernard Sellier