Homeland, Saison 1, série de Michael Cuesta, commentaire

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Homeland,
     Saison 1,      2011 
 
de : Michael  Cuesta, Daniel  Attias..., 
 
avec : Claire Danes, Damian Lewis, Morena Baccarin, David Harewood, Jackson Pace, Mandy Patinkin,
 
Musique : Sean Callery


   
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Carrie Mathison (Claire Danes), agent de la CIA, tente d'obtenir d'un condamné à mort irakien des informations concernant une éventuelle attaque terroriste aux Etats Unis. La seule révélation qu'il lui fait est qu'un prisonnier américain a été "retourné". Lorsque, quelques semaines plus tard, le sergent Nicholas Brody (Damian Lewis), porté disparu depuis huit ans, est retrouvé vivant dans une geôle secrète, et rapatrié, il devient immédiatement suspect aux yeux de Carrie... 
 
   Si le thème abordé n'est pas foncièrement original (une menace terroriste de plus dans un pays décidément traumatisé et paranoïaque), le traitement narratif l'est davantage. Pas de courses poursuites haletantes, façon "24 heures", pas de mitraillades toutes les trois minutes, pas de spectaculaire outrancier ou de montage épileptique. Nous sommes en présence d'un jeu du chat et de la souris, dans lequel les deux protagonistes se montrent aussi perturbés psychiquement l'un que l'autre. Depuis plus d'une décennie, les "héros" ont décidément perdu, heureusement pour la crédibilité des récits, leur aura immaculée d'êtres totalement purs et aussi fermes que des rocs. Dr. House, Dexter, Luther, se montrent non seulement fragiles, mais surtout sujets à des perturbations internes plus ou moins intenses. Dans le cas présent, Carrie ne fait pas exception à la règle. Certes, elle ne découpe pas ses ennemis au scalpel, mais elle n'en présente pas moins des failles psychologiques importantes, plus ou moins colmatées par les neuroleptiques ou anxiolytiques. Malgré un physique passe partout, Claire Danes se montre parfaitement crédible dans la persévérance quasi obsessionnelle de son personnage. Damian Lewis, judicieusement choisi pour sa physionomie ambiguë, affiche une présence magnétique remarquable. Les seconds rôles (Saul Berenson, Jessica Brody, Mike Faber) ne sont jamais sacrifiés par l'intrigue et enrichissent la trame dramatique aussi bien sur le plan humain que sur celui des événements. 
 
   Une première saison qui apporte une fois de plus la preuve qu'il est tout à fait possible de construire un scénario haletant, palpitant de bout en bout, tout en privilégiant largement la psychologie.
   
Bernard Sellier