House of Cards, Saison 1, série de Carl Franklin, commentaire

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House of cards,
       Saison 1,       2013 
 
de : David  Fincher, Carl  Franklin..., 
 
avec : Kevin Spacey, Kate Mara, Robin Wright, Michael Kelly, Michael Gill, Nathan Darrow, Corey Stoll, Kristen Connolly,
 
Musique : Jeff Beal, Dmitri Chostakovitch...


   
Saison 2

   
Garrett Walker (Michael Gill) vient d'être élu Président des Etats- Unis. Francis Underwood (Kevin Spacey) s'attend à être nommé Secrétaire d'Etat comme la promesse lui en a été faite. Mais il apprend de Linda Vasquez (Sakina Jaffrey) que le poste a été attribué à Michael Kern (Kevin Kilner). Furieux, Francis concocte sa vengeance... 
 
   L'entrée dans ce monde tortueux de la politique américaine ne se fait pas sans une certaine difficulté. Les personnages sont nombreux, les arcanes de cet univers ne sont pas familiers à l'Européen moyen, et les deux premiers épisodes nécessitent un temps d'adaptation. Mais le spectateur qui insiste se voit amplement récompensé de ses efforts. 
 
   Dominé de la tête et des épaules par un Kevin Spacey qui exhale de tous ses pores la jouissance gourmande d'incarner ce politicien machiavélique, le récit s'enfonce dans les méandres des manipulations en tous genres avec une acuité et une authenticité magistrales. Avec un cynisme ludique, Francis s'engage dans une partie d'échecs de manière d'autant plus captivante et redoutable que le Roi-cible reste voilé, et livre régulièrement, face à la caméra, le mépris qu'il porte à tous ceux qui ne sont pas utiles à son ascension, voire au genre humain dans sa globalité. Les différentes pièces de l'échiquier, y compris son épouse, ne sont à ses yeux que des pions manipulables à loisir. Mais, et c'est ce qui fait toute la force et l'intérêt de cette série, l'homme, aussi haïssable soit-il, conserve cependant une part d'humanité qu'il ne manque pas d'exhiber lorsque ses intérêts ne sont pas menacés. Peuplé de personnalités riches et ténébreuses (Peter Russo, rongé par ses démons intérieurs, Claire, incarnée avec le charme et la classe envoûtants de Robin Wright, Zoe, l'arriviste opportuniste...), le récit, d'un foisonnement souvent complexe, parfois opaque, mais toujours passionnant, accompagne l'ascension fourbe d'un homme davantage obsédé par le pouvoir que par l'argent. Et ce n'est pas un léger passage à vide, accompagné de quelques longueurs, lors de la visite à la "Sentinelle", qui affaiblit la puissance foisonnante de cette première Saison.
   
Bernard Sellier