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Hypnotic,
       (Doctor sleep),      2002,  
 
de : Nick  Willing, 
 
  avec : Goran Visnjic, Paddy Considine, Corin Redgrave, Fiona Shaw, Claire Rushbrook, Miranda Otto, Shirley Henderson,
 
Musique : Simon Boswell

 
   
Londres. Janet Losey (Shirley Henderson) est flic et adepte de la cigarette. Elle consulte un médecin hypnotiseur, Michael Strother (Goran Visnjic) afin de faire disparaître cette dépendance. Au cours d'une séance, elle prend conscience que le thérapeute a perçu une image qui la hante, celle d'une fillette, Heather (Sophie Stuckey), échappant au tueur en série que l'on surnomme le Tatoueur. Or, justement, Janet enquête sur cette affaire. Elle finit par convaincre Michael d'aider la police, ce qui n'est guère du goût de son épouse, Clara (Miranda Otto), enceinte de huit mois. En effet, les époux, déjà parents d'une fillette, ont fui les Etats-Unis car le médecin avait été considéré comme responsable de la mort d'un jeune homme dont il avait reprogrammé le subconscient...  
 
   Dans la lignée des films fantastico-diaboliques, genre "Darkness", celui-ci tient une place un peu à part. Pas de grisaille ou de pluie incessantes, pas (trop) de grand guignol, des personnages (presque) ordianires, et un décor que l'on pourrait qualifier de passe-partout. Mais, si les excès ne phagocytent pas trop l'histoire, si les acteurs ont l'avantage de ne pas offrir des visages connus, apportant, grâce à leur anonymat, un soupçon de crédibilité à l'aventure, on ne peut pas dire que l'enthousiasme soit tout de même au rendez-vous. Le scénario mange à tous les râteliers : démonologie, symbolisme et magie noires, tueur en série, mythe de Faust, psychanalyse, séances d'hypnose (passablement simplistes), visions (dépourvues de mystère), enquête policière, sans parvenir à dépasser, dans quelque domaine que ce soit, le niveau d'un banal téléfilm primaire, comme on en voit par centaines sur le petit écran. L'intérêt se maintient tant bien que mal, le personnage du médecin est valablement rendu par un acteur au physique adéquat, mais la mise en scène est bien plate et les prétendues sueurs froides annoncées sur la pochette relèvent quasiment de la suggestion hypnotique. Nous sommes loin du sadisme glacé d'"Audition" et les différentes incursions dans ce qui voudrait être de l'angoisse horrifique, sans être réellement téléphonées, demeurent bien sages. Une apocalypse finale de bon niveau clôt un ensemble de qualité moyenne.
   
Bernard Sellier