L'inciseur, film de Christian Alvart, commentaire

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L'inciseur,
     (Abgeschnitten),     2018, 
 
de : Christian  Alvart, 
 
  avec : Moritz Bleibtreu, Jasna Fritzi Bauer,  Lars Eidinger,
 
Musique : Christoph Schauer, Maurus Ronner

   
   
Paul Herzfeld (Moritz Beibtreu) est médecin légiste. Il reçoit un jour le corps d'une femme dans le crâne de laquelle il découvre un minuscule papier portant le prénom de sa propre fille, Hannah (Barbara Prakopenka) ainsi que son numéro de portable. Or Hannah a disparu depuis peu...

    Il peut être légitime de la part d'un jeune (ou moins jeune, car Christian Alvart a 46 ans) réalisateur de se mesurer aux chefs-d'oeuvre du genre, par exemple le mythique 'Seven'. Nous en avons eu beaucoup d'exemples depuis la sortie du film de Michael Mann, mais rarement d'aussi perturbés que celui-ci. Le mot est d'ailleurs faible, car si l'intrigue est tordue, au point que le spectateur finit par se perdre dans les dédales de ce puzzle morbide, c'est surtout la manière dont elle est livrée en pâture qui
provoque un malaise permanent. J'ignore totalement quelles sont les qualités du roman qui est à la base de l'oeuvre, ce qui est en revanche évident c'est que le scénariste-réalisateur ignore jusqu'à l'existence des mots : suggestion ou subtilité. Il livre son histoire avec des sabots d'une lourdeur pachydermique et d'une complaisance injustifiable. Ne parlons même pas des coïncidences énoooormes qui finiraient presque par amuser si l'ensemble ne se montrait aussi manipulateur et glauque. Ce qui serait à la rigueur acceptable si le film se voulait une parodie déjantée, devient ici insupportable tant le récit se veut sérieux et dramatique.

    Détestable.
   
Bernard Sellier