1957 dans le désert du Nevada. Une escouade de militaires russes placés sous la direction d'une scientifique-voyante bien aimée de Staline, Irina Spalko (Cate Blanchett), investit par la force une réserve de l'armée américaine, classée top secrète. Elle est à la recherche d'une mystérieuse caisse et compte sur les capacités d'Indiana Jones (Harrison Ford), qu'elle retient prisonnier, pour la dénicher parmi les milliers d'autres entreposées là. L'archéologue la déniche sans peine et en profite pour s'échapper. Peu après, il fait la connaissance d'une jeune homme, Mutt Williams (Shia LaBeouf), qui compte sur Jones pour retrouver un ami de sa mère, le professeur Oxley (John Hurt), disparu alors qu'il était à la recherche d'une cité en or massif, cachée selon la légende, au coeur de l'Amazonie...
Il y a quand même un sacré mystère dans tout cela... Le triste paradoxe est qu'il gît moins dans les nouvelles aventures d'Indy que dans la gestation houleuse et interminable de ce dernier opus. Pendant deux décennies, les fans (dont je suis !) ont attendu, espéré, appelé le retour de cet aventurier hors du commun. Il a fallu patienter, avaler les annonces, les contre-annonces, pour obtenir, en fin de compte... un résultat qui se situe bien en deça des espoirs accumulés, c'est le moins que l'on puisse dire ! Passe encore que le héros approche du troisième âge. Après tout, le charismatique Sean Connery comptait pour beaucoup, malgré ses ans, dans la réussite incontestable de "I.J. et la dernière croisade". Passe encore qu'apparaisse, à la place d'un père disparu, un fils ignoré. L'idée n'a rien de rebutant en soi, encore que Shia LaBeouf soit loin d'être inoubliable dans cette incarnation. Le handicap de cette épopée de trop se situe ailleurs.
D'abord dans le fait qu'il est difficilement concevable qu'il ait fallu un temps aussi interminable pour pondre une histoire dont n'importe quel scénariste un peu inventif aurait accouché en six mois ! Ensuite, et surtout, dans le fait que la trame, en essence un simple fourre-tout assez anarchique, n'est qu'un prétexte au recyclage de toutes les anciennes scènes mythiques qui ont fait, à juste titre le succès de la série. Si on excepte quelques paysages grandioses, il est impossible de ne pas être affligé en assistant à ces copiés-collés de séquences passées (les bébêtes, le saut dans la rivière, les courses-poursuites, le cataclysme final...). Dans les trois oeuvres antérieures, le spectateur ne croyait pas une seconde à ce qu'il voyait, mais il vibrait, il rêvait, il frémissait, il exultait. Dans le cas présent, la magie a presque complètement cessé d'opérer. Les effets spéciaux sont modernes, donc convaincants, mais leur présence ne compensera jamais le charme inimitable qui nimbait les aventures précédentes. Le souhait que l'on puisse formuler est simple : oublier cette épopée brouillonne, garder dans un recoin inaltéré de sa mémoire les trois cycles passées, et, surtout !, espérer que la sagesse de Steven Spielbert mettra un terme définitif à cette passionnange saga !