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Inside man,
     saison 1,     2022, 
 
de : Steven  Moffat, 
 
  avec : David Tennant, Dolly Wells, Stanley Tucci, Lydia West, Lyndsey Marshal, Louis Oliver,
 
Musique : Frédéric Chopin


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série...

 
Harry Watling (David Tennant) est un pasteur épanoui qui vit avec sa femme Mary (Lyndsey Marshal) et leur fils Ben (Louis Oliver). Un de ses paroissiens, Edgar (Marc Quartley) lui confie un jour une clé USB de peur que sa mère la découvre. À la suite d'un quiproquo, la professeure de mathématiques de Ben, Janice Fife (Dolly Wells), découvre que la clé contient un contenu pédopornographique, et croit que c'est son élève le propriétaire. Harry tente de la faire taire...
 
  Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'ouverture de cette très courte série (4 épisodes), est originale et ne manque pas de piment. Tout d'abord, le pasteur incarné par David Tennant est atypique dans la bonhomie légère et joviale qu'il véhicule. Mais le plus insolite ne réside pas là. Le sujet principal, qui donne son titre à l'œuvre, est centré sur le personnage de Jefferson Grieff (Stanley Tucci), professeur de criminologie condamné à mort pour le meurtre de sa femme, et qui reçoit périodiquement des demandes de résolutions d'énigmes criminelles. Cela fait bien sûr penser à l'Hannibal Lecteur du « Silence des agneaux », auprès duquel Jodie Foster se tournait pour obtenir une aide. Mais Jefferson est très sélectif dans les affaires qu'il accepte de traiter, et s'adjoint les services d'un « dictaphone » vivant en la personne d'un autre détenu, Dillon Kempton (Atkins Estimond), doté d'une mémoire éléphantesque, qui attend lui aussi son exécution pour avoir tué quatorze femmes. L'intrigue va se développer de manière double. En Grande Bretagne avec l'histoire délirante d'un quiproquo qui vire progressivement au cauchemar, et aux États-Unis, où Beth Davenport (Lydia West) va se tourner vers Jefferson, afin de découvrir ce qu'est devenue la professeure qu'elle avait rencontrée à quelques reprises. Le récit habille cette mini tragédie sous des habits parfois presque comiques, provoquant un décalage insolite qui ne manque pas d'interpeller le spectateur et de titiller son intérêt. David Tennant se coule sans peine dans cette dichotomie psychologique qui fait tout le sel de cette mini série singulière et assez jouissive. Le dénouement laisse entrevoir la possibilité d'une suite, car le machiavélique Jefferson semble avoir quelques mystères cachés dans sa manche. 
   
Bernard Sellier