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It comes at night,
       2008, 
 
de : Trey Edward  Shults, 
 
  avec : Joel Edgerton, Christopher Abbott, Carmen Ejogo, David Pendleton, Chase Joliet, Kelvin Harrison Jr., Riley Keough,
 
Musique : Brian McOmber

 
   
Paul (Joel Edgerton) vit reclus avec Sarah (Carmen Ejogo) et le jeune Travis (Kelvin Harrison Jr.) au milieu de la forêt. Il est contraint d'exécuter le vieux Bud (David Pendleton), contaminé par un mystérieux virus. La nuit venue, un inconnu, Will (Christopher Abbott) s'introduit dans la demeure. Paul le neutralise, mais accepte d'aller chercher la femme et le fils de l'intrus... 
 
   Noir, c'est noir ! Aussi bien esthétiquement, puisque la nuit tient une place importante dans la narration, que dramatiquement. L'histoire prend sa source dans le thème très exploré de la contamination, mais, contrairement à certaines approches spectaculaires et extérieures ( 'Dernier train pour Busan', par exemple, ou la série 'Walking dead' ), qui alignent des foules déchaînées et carnivores, l'intrigue présente explore l'intimité d'une famille et se développe dans un lieu unique, à savoir la demeure de Paul. Le spectateur ne saura jamais rien de la cause épidémique et celle-ci est d'ailleurs sans importance, puisque le récit se focalise sur les peurs ancestrales, inhérentes à la nature humaine : celle du noir, celle de l'autre en tant que danger potentiel, celle de l'inconnu, et, chapeautant l'ensemble, celle de la mort. Le parcours narratif est des plus traditionnels, à base de cauchemars, de hurlements, de sursauts flippants et de geysers déchirants qui surgissent au milieu de plages de calme. Car, entre les éruptions tragiques, se développent de longues séquences relativement paisibles, peuplées de détails de la vie qultidienne et de conversations banales. La réussite de l'oeuvre tient au fait que, dans sa sobriété, et surtout grâce à elle, la panique larvée vécue par la famille parvient à devenir convaincante, voire même communicative. D'autant plus que les acteurs sont crédibles. Mais, revers de la médaille, il émane de cette construction très travaillée une impression tenace que tout cela demeure assez vain.
   
Bernard Sellier