JF. partagerait appartement, film de Barbet Schroeder, commentaire

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J.F. partagerait appartement,
   (Single white female),     1992, 
 
de : Barbet  Schroeder, 
 
  avec : Bridget Fonda, Jennifer Jason Leigh, Peter Friedman, Stephen Tobolowsky, Steven Weber,
 
Musique : Howard Shore


 
Allison Jones (Bridget Fonda) est amoureuse de Sam Rawson (Steven Weber). Ils envisagent même un mariage prochain. Mais un matin, l'ex-femme de Sam téléphone et Allison s'aperçoit avec horreur qu'il continue à avoir des relations avec elle. Elle rompt et, pour combler le vide de son grand appartement, recherche une colocataire. Son choix se porte sur une jeune femme effacée, Hedra Carlson (Jennifer Jason Leigh). Les deux jeunes filles deviennent amies. Mais, peu à peu, l'inquiétude d'Allison grandit, car elle se rend compte qu'Hedra lui ment... 
 
 Thriller psychologique fondé sur le traumatisme d'enfance subi par une jumelle, le film commence dans la douceur et la candeur pour se terminer dans une mini-boucherie qui n'est pas sans rappeler l'une des deux fins de "Liaison fatale". La moins intéressante, d'ailleurs, à mon sens. Comme dans tout processus de dégradation mentale qui se respecte, on assiste d'abord à l'amitié des deux jeunes femmes esseulées, puis, très rapidement, à la fin du premier tiers, on comprend que la folie sera victorieuse. Dès lors, on n'a plus qu'à attendre, avec une certaine angoisse, les progressions de la pathologie et, dans ce domaine, la réussite est au rendez-vous. Le mimétisme caractériel de Hedra procure quelques efficaces montées d'adrénaline. Le visage angélique de Jennifer Jason Leigh se métamorphose parfois en un faciès inquiétant comme les deux faces d'un Janus contemporain. Dommage, tout de même, que la finesse du début laisse la place, progressivement, à la grosse cavalerie des thrillers de choc avec luttes à coups de tournevis et renaissances intempestives de quasi mourants. 
 
 On garde cependant un souvenir ému de cette Hedra, déboussolée et culpabilisée, qui cherche désespérément le double qu'elle a perdu et sombre dans le délire d'une fusion impossible.
   
Bernard Sellier