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La jurée,
     (The juror),     1996, 
 
de : Brian  Gibson, 
 
  avec : Demi Moore, Alec Baldwin, Anne Heche, Lyndsay Crouse, James Gandolfini, Tony Lo Bianco, Matt Craven,
 
Musique : James Newton Howard

   
   
Louis Boffano (Tony Lo Bianco), un mafieux notoire, est suspecté d'avoir fait tuer l'un de ses rivaux, Salvatore Riggio et le petit-fils de celui-ci. Il est traduit devant les tribunaux. Un jury est constitué. Annie Laird (Demi Moore), mère célibataire du jeune Oliver (Joseph Gordon Levitt), accepte d'en faire partie. Mais, rapidement, elle est menacée par un soi-disant Mark Cordell (Alec Baldwin). Elle devra voter "non coupable", sous peine de voir son fils assassiné. Elle accepte et tente de convaincre les autres membres du jury... 
 
   Demi Moore n'a pas de chance avec les personnages de femmes sculpteurs ! Six ans plus tôt, dans "Ghost", elle voyait disparaître tragiquement son bien-aimé. Ici, c'est son rejeton qui est menacé du même sort ! Mais chacun le sait, elle est une femme forte. Ou, tout au moins, si elle-même l'ignore au début de l'histoire, le poids de la menace va lui permettre d'en prendre conscience. Le scénario, assez primaire dans son essence, se voit néanmoins développé d'une manière captivante, grâce à la personnalité des deux adversaires. Tandis qu'Annie se découvre un courage, un pouvoir manipulateur, une énergie passionnelle qui lui était inconnus, Mark présente un tempérament suffisamment original et ambivalent, pour que son personnage de tueur implacable tranche avec le tout venant des "méchants" mille fois vus. Il entretient avec "l'ennemi" une étrange relation, ambiguë, faite de menaces et de fascination. Bien servi par Alec Baldwin, dont la froideur glaçante laisse parfois surgir des geysers pathologiques, il parvient à surprendre, à inquiéter (debout, dans le noir, écoutant sur ses baffles les scènes d'intimité d'Annie et de son fils), et même à émouvoir.  
 
   Ce n'est pas du "grand" cinéma, mais l'intrigue est convenablement traitée et le suspense intelligemment conduit jusqu'à un final "exotique"...
   
Bernard Sellier