Kaboom, film de Gregg Araki, commentaire
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Kaboom, 2010,
de : Gregg Araki,
avec : Thomas Dekker, Haley Bennett, Roxane Mesquida, Juno Temple, Chris Zylka, Jason Olive,
Musique : Robin Guthrie, Vivek Maddala, Mark Peters, Ulrich Schnauss
❤❤❤❤
Smith (Thomas Dekker) est étudiant et vit sur le campus. Il a pour meilleure amie Stella (Haley Bennett), ce qui ne l'empêche pas de succomber aux charmes de la blonde London (Juno Temple). Simultanément, il est très attiré par son compagnon de chambre, le surfer Thor (Chris Zylka)...
Gregg Araki avait donné naissance, voici quelques années, au passionnant "Mysterious skin". Le spectateur qui avait apprécié cette descente aussi dérangeante que riche dans les mystères de la psyché humaine, peut légitimement se demander ce qu'a fumé le réalisateur avant de tourner le présent "Kaboom". L'originalité du style est plus que jamais voyante, mais les ambitions de l'oeuvre sont tout à fait autres, et singulièrement revues à la baisse. La première moitié donne l'impression de plonger dans un clip branché sexe pour ados attardés, genre "Super grave" ou "American Pie". Avec tout de même, en prime, le génie personnel de l'auteur, qui mixe allègrement réalité, cauchemars, fantasmes, dans une débauche de couleurs vives, assaisonnant le tout de bruit, de fureur, et de dialogues taillés au rasoir. Puis la comédie gaillarde vire progressivement au trip apocalyptique, avec Nouvel Ordre Mondial (pas celui des Bilderberger ou autres CFR), gourou passablement déjanté, et le délire ne fait que se renforcer. Au final, un objet visuel totalement décalé, qui, par sa folie joyeusement assumée, provoque une jouissance primaire indéniable.
Bernard Sellier