The leftovers, Saison 1, série de Damon Lindelof, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

The leftovers,
       Saison 1,       2014 
 
de : Damon  Lindelof..., 
 
avec : Justin Theroux, Amy Brenneman, Christopher Eccleston, Carrie Coon, Liv Tyler, Ann Dowd, Kevin Carroll, Chris Zylka, Annie Q., Scott Glenn,
 
Musique : Max Richter

   
   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
14 octobre. 2% de la population mondiale disparaît brusquement sans laisser aucune trace. Trois ans après, dans la petite ville de Mapleton, les survivants tentent chacun à leur manière de surmonter ces disparitions. Le chef de la police, Kevin Garvey (Justin Theroux) vit avec sa fille Jill (Margaret Qualley), tandis qu'il n'a plus de nouvelles de son fils Tom (Chris Zylka). Celui-ci travaille en fait pour un gourou soi-disant guérisseur, Wayne Gilchrest (Paterson Joseph). La femme de Kevin, Laurie (Amy Brenneman) vit dans une communauté de personnes muettes vêtues de blanc... 
 
   Pour être zarbi, c'est zarbi ! Les trois premiers épisodes donnent l'impression d'un patchwork composé de tranches de vie plus ou moins improbables, entre zombies habillés de blanc, communiquant par écrit et passant leur temps à fumer pour se connecter à on ne sait pas quoi ; adeptes de l'illuminé noir qui se font dézinguer par la police sans que l'on sache le pourquoi de ce carnage ; jeune fiancée, Megan (Liv Tyler) qui repousse depuis trois ans son mariage avant de rejoindre la secte des immaculés ; le père (Scott Glenn) de Kevin qui parle à des personnages invisibles ; un mystérieux homme, Dean (Michael Gaston) qui tue des hordes de chiens devenus agressifs... Pas de doute, il se passe quelque chose de très bizarre et le spectateur peut légitimement se demander si Damon Lindelof, créateur de l'objet en compagnie de Tom Perrotta, ne va pas nous refaire le coup de 'Lost', c'est-à-dire accumuler jusqu'à plus soif les mystères et les énigmes pour nous offrir, au bout de la série, un gros soufflé qui se dégonfle d'un coup. 
 
   On peut être d'autant plus inquiet que, contrairement à 'Lost' qui démarrait de manière enthousiasmante, le lancement de cette intrigue n'est guère attractif. C'est assez nébuleux, parfois précipité, globalement décousu, et, surtout, l'ensemble des personnages qui vont occuper le devant de la scène affichent un vrai déficit de pouvoir empathique, n'accrochant le spectateur, ni par leur rôle, ni par le charisme de leurs interprètes. Il faut attendre la fin de l'épisode 5 pour entrevoir un début de commencement de charge émotionnelle. Dire que la bonification vient avec le temps est sans doute exagéré. Constatons simplement que certains personnages ( Kevin, Matt, Laurie, Jill ) commencent à prendre une certaine épaisseur, même si la logique pointe toujours aux abonnés absents. On comprend que l'un des messages de l'histoire est de nous faire prendre conscience des différentes attitudes humaines face à la disparition des êtres qui nous sont chers. Mais le cheminement de l'intrigue est tellement tortueux et sibyllin, avec un abus de fausses pistes oniriques, de sous intrigues dont on cherche la justification ( les bébés de Wayne ), que le mental prend toute la place pour tenter de donner un sens à ce puzzle aussi désarçonnant que glauque. Bien sûr, le spectateur peut avoir envie d'en savoir un peu plus sur ce fatras de mystères, et plonger dans une saison 2 que l'on espère un peu moins brouillonne.
   
Bernard Sellier