Le Prince des Ténèbres (Tim Curry) veut mettre fin à la course quotidienne du soleil et permettre au Mal de régner sans partage. Pour cela, il doit tuer la dernière licorne, gardienne de la pureté et de la beauté. Un jour, Jack (Tom Cruise) emmène en secret son amie la Princesse Lily (Mia Sara) admirer deux magnifiques licornes blanches. Elle s'approche de l'une d'elles et la touche, ce qui est interdit aux mortels. L'animal est tuée par un des serviteurs du Malin, mais la seconde s'échappe. Jack, accompagné de Nains, va tenter de réparer sa faute et de délivrer Lily dont le Malin veut faire son épouse...
Entre "Blade runner" (1982), western futuriste et "Black rain" (1989), policier contemporain, Ridley Scott, toujours aussi éclectique, se plonge dans un conte hors du temps aux images superbes et à la magie indéniable. Les paysages sont d'une beauté envoûtante, les décors esthétiquement inspirants ou originaux, les personnages joyeusement délirants (les Nains "Boule de poils" ou "Timbré"), horribles (les sbires du Prince), toujours mémorables (le Prince lui-même, sorte de Centaure flamboyant). Mais, si l'on passe de cette forme brillante au fond lui-même, la chute est sensible, car, s'il est fort sympathique dans son essence, le scénario demeure tout de même d'une minceur extrême et d'un intérêt mesuré. Il est quasiment aussi diaphane que le corps éthérique de la petite fée qui vient en aide à Jack ! La caractérisation des deux héros se révèle squelettique et, de ce fait, il est assez difficile de s'investir beaucoup dans leur quête abstraite et dans leurs aventures improbables. On ressort de cet imaginaire avec des plans et des visions qui demeurent gravés profondément dans la mémoire, mais également avec une fâcheuse impression de superficialité chronique.