Lone Ranger, film de Gore Verbinski, commentaire

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Lone ranger, naissance d'un héros,
        2013, 
 
de : Gore  Verbinski, 
 
  avec : Johnny Depp, Armie Hammer, William Fichtner, Ruth Wilson, Tom Wilkinson, Helena Bonham Carter,
 
Musique : Hans Zimmer


 
John Reid (Armie Hammer), devenu juriste, revient par le train dans la petite ville du Texas, où son frère Dan (James Badge Dale) assure la fonction de shériff. La ville est gouvernée par un homme puissant, Latham Cole (Tom Wilkinson), propriétaire de la ligne de chemin de fer en construction. Pendant le trajet, un prisonnier, Butch Cavendish (William Fichtner), qui devait être pendu dès son arrivée, parvient à s'échapper... 
 
 L'approche humoristique d'un univers westernien classique fait penser immédiatement à "Wild wild west" de Barry Sonnenfeld. Le mimétisme entre les deux oeuvres s'est d'ailleurs étendu à la réception publique, qui n'a pas été à la hauteur des attentes et de l'investissement. Cette bouderie est-elle justifiée ? A l'évidence, les scénaristes et le réalisateur ne se sont pas posé la question : "quelle histoire allons-nous raconter ?", mais plutôt : "quelles cascades et quels effets spéciaux pourrions-nous inventer pour faire plus fort que fort ?". Dans le genre spectaculaire délirant, la réussite est manifeste. Le spectateur assiste à du grand n'importe quoi, mais emballé avec une telle fougue (sur l'ouverture de Guillaume Tell de Rossini, s'il vous plaît !), et une telle maestria, que le spectacle, aussi improbable soit-il, balaie tout sur son passage. Entre ces séquences magistrales, en revanche, la faiblesse du scénario s'affiche avec insolence, et les pitreries de Johnny Depp finissent par agacer. Alors, si l'on compare cette oeuvre avec les blockbusters majeurs sur le plan de l'efficacité pure et de la folie visuelle, oui, la bouderie du public est injuste. En revanche, si l'on prend en compte la qualité de la narration et le charme qui se dégage du récit ou des protagonistes, l'inintérêt des spectateurs devient légitime... D'autant plus que le "héros" soi-disant éclos revêt surtout l'apparence d'une marionnette dénuée de toute épaisseur. A chacun donc son opinion sur le sujet... Ajoutons que l'idée de placer le récit dans la bouche d'un Tonto (Johnny Depp) octogénaire, implanté dans un musée, n'apporte rien de très positif.
   
Bernard Sellier