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Meadowlands,
      Saison 1,    2007,  
 
de : Duane  Clark..., 
 
  avec : Sian Brooke, Ralph Brown, Lucy Cohu, Emma Davies, Tristan Gemmill, Melanie Hill, Don Gilet, Nina Sosanya, Felicity Jones, David Morrissey, Tom Hardy,
 
Musique : Adrian Johnston


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Danny Brogan (David Morrissey), sa femme Evelyn (Lucy Cohu), ainsi que leurs deux enfants jumeaux, Zoe (Felicity Jones) et Mark (Harry Treadaway) arrivent à Meadowlands pour mener une nouvelle vie. Ils emménagent dans une charmante villa et font connaissance de leurs voisins, en particulier la pétulante Brenda Ogilvie (Mélanie Hill). Evelyn est angoissée par le mutisme dont souffre son fils depuis certains événements dramatiques. Elle s'en ouvre au médecin de la cité, David York (Tristan Gemmill). Danny, lui, veut croire que l'existence des membres de sa famille peut reprendre un cours normal. Il faut préciser que Meadowlands n'abrite que des témoins sous protection, dans l'attente, on le suppose, d'un procès dont l'issue leur permettra peut-être de vivre ensuite sans avoir besoin de changer de nom et de domicile... 
 
   Une idée de départ pour le moins originale. Pourtant, dès les premières minutes, on envisage le pire. Dans un décor sympathique, aux couleurs pimpantes, qui rappelle la ville de Jim Carrey dans "The Truman show", voire, mais en beaucoup moins pittoresque, le délicieux village où est retenu le "Prisonnier", évoluent des personnages aussi improbables que déjantés, qui donnent rapidement l'impression de plonger dans une sitcom dotée d'un humour au quatrième degré. Somme toute, ce serait un choix tout à fait acceptable si, parallèlement, l'intrigue ne se développait sur un registre de plus en plus dramatique. Or la réussite est une question de dosage et d'équilibre. Autant le mariage drame-humour décalé était idéalement atteint dans "Pushing daisies", par exemple, autant ici cette cohabitation respire l'artificiel quand ce n'est pas le pitoyable. Comble de malchance, il faut attendre la fin de l'épisode 3 (sur 8 !) pour que le scénario sorte de son marasme, et commence à vivre réellement. Malheureusement, bien que le mystère s'épaississe et que les relations entre les réfugiés se tendent, l'enthousiasme ne s'envole jamais et ce n'est pas le dénouement, manifestement simplifié à l'extrême, qui laissera un souvenir impérissable. En effet, les thèmes abordés (conditionnement de l'être, influences mutuelles de l'inné et de l'acquis, pouvoir de la suggestion) appelaient à l'évidence des développements beaucoup plus élaborés, d'autant plus que le passé des protagonistes, évoqué ponctuellement par flash back, promettait de multiples interactions passionnantes.  
 
   En théorie, il est donc possible de regretter que la série ait été prématurément interrompue, mais dans la pratique, au vu de ce qui nous est présenté, le regret s'amenuise fortement ! A défaut d'aventures cohérentes ou surprenantes, il faut se contenter d'une intrigue bâtarde, de propos philosophiques hautement révolutionnaires, assénés avec un sérieux papal ("la vie est une métaphore du golf" (ah bon !), et d'aberrations prétendument comiques, sans doute, mais surtout risibles ( la "plus belle fille" de la ville doit avoisiner les 250 kg...). On se sait pas trop quelles étaient les intentions des créateurs, le genre et la direction qu'ils souhaitaient donner à leur oeuvre, toujours est-il que le résultat n'est pas foncièrement engageant !
   
Bernard Sellier