La Fédération du commerce a imposé un blocus à la planète Naboo. Deux Chevaliers Jedi, Qui-Gon Jinn (Liam Neeson) et son élève, Obi-Wan Kenobi (Ewan McGregor), sont envoyés au-devant de Vice Roi de la Fédération, afin de connaître ses intentions. Or celles-ci sont vite révélées : il souhaite envahir Naboo et obtenir de la Reine Amidala (Natalie Portman), qui y règne, une soumission absolue. Elle réussit à s'enfuir en compagnie des Jedi, mais leur vaisseau, avarié, doit se poser sur Tatooine, afin d'effectuer la réparation. Les pièces sont disponibles, mais le paiement que propose Qui-Gon Jinn est refusé. C'est alors qu'un jeune esclave, Anakin Skywlaker (Jake Lloyd) propose au Jedi de participer à une course de modules afin de gagner le droit de disposer des pièces. Le pouvoir qui habite l'enfant semble extrêmement troublant...
Est-ce une attente trop impatiente et exigente de la part des amoureux de cette épopée, ou bien une reprise laborieuse de la part du créateur après vingt-deux ans de silence, qui est la cause de la déception ressentie devant ce réel premier opus ? Toujours est-il que, manifestement, les rouages ont de la difficulté à se mettre en mouvement. Pas dans le domaine des effets spéciaux, bien sûr ! Là, nous sommes évidemment à des années-lumière des trucages rudimentaires de l'épisode IV. Que ce soit la course de modules, le décor de la cité sur Naboo, la chambre des Sénateurs ou encore la planète Coruscant qui n'est qu'une gigantesque mégalopole, tout est techniquement impérial, même si l'aspect jeu video se fait souvent dominateur. L'intérêt premier est sans nul doute de découvrir le jeune Anakin, pivot central de toute la saga. Mais, s'il laisse percer un futur tempérament volcanique et indomptable, son (très) jeune âge le contraint à occuper ici une simple place de gamin téméraire et agile.
Plusieurs éléments émoussent grandement le plaisir que l'on pourrait prendre à cette source originelle de l'aventure galactique. Tout d'abord un scénario assez peu palpitant. La Fédération envahit une planète sans défense et cherche à s'emparer de sa Reine. Soit. C'est assez mince, d'autant plus que l'évolution de l'idée originelle débouche sur une classique reconquête de la cité, sans chercher à explorer des directions originales ou surprenantes. Ensuite, on peut regretter une construction narrative qui étire certaines séquences de manière excessive (la course de pods dure 12 minutes, ce qui est quand même beaucoup !). Elle renforce la sensation que les différentes composantes sont déséquilibrées, mises bout à bout sans s'interpénétrer dramatiquement, et elle donne l'impression qu'un manque de matière dense a été compensé par des effets numériques à foison. Malgré la prestance et le charisme naturel de son interprète, le personnage de Qui-Gon Jinn a de la difficulté à remplir l'espace, lorsque l'on garde en mémoire le trio détonant : Luke, Solo et Darth Vader. Obi-Wan manque encore singulièrement d'épaisseur. Enfin, l'introduction de Jar Jar Binks, mâchouillant son charabia sans répit, n'est pas franchement la meilleure trouvaille qui soit.
Il n'est pas étonnant que nombre de passionnés aient eu des raisons d'être déçus par ce premier épisode, certes clinquant, parfois somptueux, mais rarement captivant et, surtout, jamais paré de mystère.