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Mort d'un pourri,
      1977,  
 
de : Georges  Lautner, 
 
  avec : Alain Delon, Maurice Ronet, Julien Guiomar, Mireille Darc, Stéphane Audran, Klaus Kinski,
 
Musique : Philippe Sarde, Giuseppe Verdi


 
Xavier Maréchal (Alain Delon) reçoit un e nuit la visite de son ami le député Philippe Dubaye (Maurice Ronet) qui lui avoue avoir tué son collègue Serrano (Charles Moulin), car ce dernier le faisait chanter. Xavier apprend que le mort tenait un recueil d'un grand nombre de politiciens véreux. Il soupçonne Philippe d'avoir volé le dossier, mais celui-ci est assassiné...
 
  Il est toujours intéressant de se replonger dans les films d'action dans une époque où n'existaient ni les smartphones, ni les caméras de surveillance, ni les scanners, ni les prélèvements ADN. Pour nous qui sommes habitués aux thrillers fondant toute leur dramaturgie sur ces éléments, visionner dans un film de ce genre donne l'impression de plonger dans un univers antédiluvien. La déception est souvent au rendez-vous (« Bullitt », par exemple), d'autant plus que l'entrée dans les récits est elle aussi très datée. Dans toutes les créations contemporaines, l'habitude est de précipiter le spectateur d'emblée dans une multitude de personnages, au point que l'identification de ceux-ci est parfois laborieuse. C'est ici tout le contraire. L'ensemble des confrontations sont parfaitement lisibles, et chaque personnalité est clairement identifiée. Mais, dans le cas présent, grâce à un scénario solide, à la présence de Michel Audiard comme dialoguiste, à un rythme soutenu, et à une intrigue excitante, l'intérêt est constant. Pots de vin, corruption à tous les étages, policiers imprévisibles, et personnages hauts en couleur (le procureur Nicolas Tomski incarné par Klaus Kinski, le commissaire pince sans rire Moreau (Michel Aumont), et le toujours truculent Julien Guiomar en pourriture assumée), tout contribue à rendre cette œuvre captivante. En écoutant certaines déclarations, on a l'impression qu'elles sont plus que jamais d'actualité en 2023. Un excellent cru de Georges Lautner. Et quelle distribution impressionnante, même si certain(e)s sont sous-employé(e)s.
   
Bernard Sellier