La Mort aux Trousses, film de Alfred Hitchcock, commentaire

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La mort aux trousses,
      (North by northwest),      1959, 
 
de : Alfred  Hitchcock, 
 
  avec : Cary Grant, Eva Marie Saint, James Mason, Martin Landau, Jessie Royce Landis, Leo G.Carroll, Ed Binns,  
 
Musique : Bernard Herrmann


 
Roger O. Thornhill (Cary Grant) est un brillant publicitaire, dont les succès féminins ne se comptent plus. Un jour, à la suite d'une méprise, il est pris pour un certain Kaplan et enlevé par deux hommes. Conduit dans la somptueuse demeure d'un nommé Lester Townsend (Philip Ober), et se voit sommé de révéler ce qu'il sait d'une certaine organisation. Ne pouvant bien sûr donner le moindre renseignement, il est condamné à mort. Une bouteille de whisky ingurgitée de force, et une route en corniche feront l'affaire pour que l'accident semble évident. Roger parvient à s'échapper et découvre le lendemain que l'homme qui l'a séquestré n'est pas le vrai Townsend, mais un certain Phillip Vandamm (James Mason)... 
 
 Sans doute une des oeuvres les plus célèbres, et célébrées, d'Hitchcock, qui regorge de séquences mythiques (le voyage en train avec la belle Eve Kendall (Eva Marie Saint), le croisement de routes dans le désert, la vente aux enchères, et, naturellement le final dans un décor grandiose...). Inutile de préciser que l'on ne croit pas une seconde à l'histoire rocambolesque qui nous est contée. Comme souvent chez le soi-disant "Maître du suspense", le tragique est désamorcé par la manière non réaliste et volontairement artificielle dont sont filmées les scènes. La fuite en décapotable d'un Thornhill complètement bourré et ses zigzags ne font pas illusion un instant. Il est rarissime de voyager dans un train qui, manifestement, ne bouge pas d'un millimètre... Heureusement, dans le cas présent, la composante humoristique se révèle enthousiasmante, grandement soutenue par un Cary Grant magistral, qui plus est, excellemment doublé. Il est difficile de ne pas succomber devant son mélange délicieux d'infantilisme (le coup de téléphone à sa mère du poste de police !), d'élégance, de charme, de légèreté. Toutes les qualités qui le caractérisent sont d'ailleurs applicables au film, qui, en un demi-siècle, n'a rien perdu de sa séduction. Loin de la noirceur magnétique de "Rebecca", nous sommes plongés, ici, en plein délire jubilatoire.
   
Bernard Sellier