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Mr. Jones,
      1993, 
 
de : Mike  Figgis, 
 
  avec : Richard Gere, Lena Olin, Anne Bancroft, Tom Irwin, Delroy Lindo, Lauren Tom,
 
Musique : Maurice Jarre


   
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Hymne à la joie ! '

   
Mr Jones (Richard Gere) est un homme bavard, charmeur, mais quelque peu disjoncté. Il est amené à l'hôpital après avoir joué l'oiseau sur une poutre d'échafaudage à 20 mètres du sol. Il fait connaissance d'une psychiatre, Elizabeth 'Libbie' Bowen (Lena Olin). Libéré le lendemain, il fait scandale le soir même en interrompant l'exécution de la 9ème symphonie de Beethoven. Il passe en jugement, mais, contre l'avis du médecin, la juge le laisse en liberté... 
 
   Un point est indéniable ! Les psychiatres (femmes) américains sont d'une redoutable efficacité. Prenez l'exemple de Susan Lowenstein (Barbra Streisand) dans "Le Prince des marées" : quelques séances, un poil de tendresse et voilà ce brave traumatisé de Tom Wingo (Nick Nolte) qui retrouve la voie de la sérénité. Ici, même réussite, bien que les méandres du scénario n'empruntent pas tout à fait des chemins semblables. On ne saura rien de ce mystérieux Mr.Jones, rien de ce qui a causé ses perturbations caractérielles. Il expose simplement ses troubles comportementaux : souvent attachant, hyperactif, beau parleur, exalté, prêt à dévorer le monde ; puis, le rideau tombe et c'est la prostration qui envahit son être, le faisant approcher toujours plus près du saut définitif dans le vide. Un rôle en or pour Richard Gere qui joue très habilement de son charisme, de son charme inaltérable ou, à l'opposé, d'un enfoncement taciturne dans des abîmes inconnus. Si l'on accepte de laisser de côté l'aspect thérapeutique, superficiel, et que l'on se recentre sur cette touchante personnalité d'un être sensuel, idéaliste, qui marche constamment sur le fil du rasoir de la normalité, on peut prendre un plaisir indéniable à cette tragi-comédie. Qui a, de plus, le bon goût d'éviter le cabotinage qui la menaçait. Il faut dire que Lena Olin, toute en finesse et retrait, est pour beaucoup dans le charme qui se dégage de cette oeuvre attachante.
   
Bernard Sellier