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Nerve,
      2016, 
 
de : Henry  Joost, Ariel  Schulman, 
 
  avec : Emma Roberts, Dave Franco, Juliette Lewis, Emily Meade, Miles Heizer, Kimiko Glenn,
 
Musique : Rob Simonsen


   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film... 
 
  Nerve est un jeu de défis qui fait fureur sur le Net. Sydney (Emily Meade) est une joueuse de premier plan. Elle se moque de son amie Venus "Vee" (Emma Roberts) qui n'ose pas s'aventurer sur ce terrain. Mais un jour, Vee se lance dans l'aventure en compagnie d'un joueur rencontré "par hasard", Ian (Dave Franco)... 
 
   Pas de doute, le film est dans l'air du temps, aissi bien par son esthétique très clinquante que par sa thématique, les dérives des jeux plus ou moins débiles qui fleurissent sur petit écran et désormais sur smartphones. Les péripéties, fondées sur l'action, ne surprennent pas vraiment. Le spectateur se doute bien que, après quelques défis amusants, sympathiques, osés, les challenges vont se corser. Mais il n'a pas trop le temps de réfléchir, car le rythme est haletant, entre multiples écrans simultanés et affrontements avec obstacles de plus en plus périlleux. Si les réflexions sur la compétition des égos, la dépendance des jeunes à Internet, l'appât du gain, l'inconscience généralisée, sont générées tout au long du récit, les sénaristes ont privilégié une happy end à la manière de "The game", avec un retournement de situation final passablement artificiel. C'est regrettable, non pour la morale, mais pour la dénonciation de l'entreprise, qui, du coup, voit son efficacité sérieusement entamée. C'est d'autant plus dommage que ce type de jeu occulte, à base de "voyeurs" versant des sommes de plus en plus importantes pour que les "acteurs" se dépassent, pourrait tout à fait voir le jour dans un avenir proche. La débilité profonde a plus que jamais un bel avenir...
   
Bernard Sellier