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New police story,
       (San ging chaat goo si),      2004, 
 
de : Benny  Chan, 
 
  avec : Jackie Chan, Nicholas Tse, Mak Bau, Winnie Leung, Tony Ho, Eric Kwok, Daniel Wu,
 
Musique : Tommy Wai

   
   
Un gang particulièrement audacieux, composé de cinq jeunes adeptes des jeux video, ne se contente pas de dévaliser les banques avec une virtuosité époustouflante, mais surtout il profite de ces braquages pour avertir la police et dégommer le plus grand nombre de flics. Le chef est Joe Kwan (Daniel Wu), fils d'un haut fonctionnaire de la police. A la suite d'un nouveau hold-up, le Capitaine Chan Kwok-Wing (Jackie Chan) reçoit une information sur le repaire de la bande. Il s'y rend avec neuf de ses hommes. En fait, il s'agit d'un piège soigneusement monté. Wing, seul survivant, radié de la police, sombre dans l'alcool...  
 
   Ces diables d'Orientaux n'en finissent pas de nous surprendre ! Avec un sujet vu plus de cent fois (le flic culpabilisé à mort devenu une épave ; les courses poursuites haletantes ; les coups hyper-audacieux...), certains réalisateurs parviennent encore à confectionner des cocktails magnétiques, captivants, survitaminés sans être grotesques, aux cascades incroyables mais jamais ridicules (comme c'est le cas, par exemple, de "Charlie's Angels"), et à mettre en scène, conjointement, des personnalités attachantes, crédibles psychologiquement. Jackie Chan, enfin sorti de ses habituelles pitreries très moyennement convaincantes, compose un loser à la rédemption intelligemment menée, même s'il en fait un peu trop dans l'alcoolo-débris. Fung Cheng (Nicholas Tse) lui offre une réplique à l'humour léger tout à fait bienvenue. Quant au scénario, tour à tour surprenant, innovant, ensorcelant de bout en bout, malgré sa propension moderne à la violence gratuite, il est un modèle, tant sur le plan de la construction que sur celui du choix des décors, ou de l'originalité des confrontations. Benny Chan a su équilibrer avec talent les multiples composantes du genre, souvent mal dosées volontairement : le rythme, l'impétuosité, l'intimisme, le spectaculaire, le suspense, la légèreté, le sérieux, l'humour. Il a même réussi à renouveler le coup de la bombe qui explosera dans trois minutes, et à insérer un parallèle troublant entre le monde imaginaire des jeux et sa transposition, par des esprits pathologiques, dans la vie réelle. 
 
   Une réussite hautement excitante.
   
Bernard Sellier