Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Le nouveau monde,
        (The new world),       1998,  
 
de : Terrence  Malick, 
 
  avec : Colin Farrell, Christopher Plummer, David Thewlis, Christian Bale, Wes Studi, Q'Orianka Kilcher, Ben Chaplin, Raoul Trujillo,
 
Musique : James Horner


   
En 1607, un navire venant d'Angleterre accoste sur les côtes de Virginie. Une fois à terre, le capitaine Newport (Christopher Plummer) décide de redonner sa chance au Capitaine Smith (Colin Farrell), qui risquait la pendaison pour sédition. Smith est envoyé à l'intérieur des terres, prendre contact avec un Roi puissant. Fait prisonnier par les indigènes, Smith découvre l'amour en la personne de l'une des filles du monarque, Pocahontas (Q'Orianka Kilcher). Il revient cependant parmi les siens, malades et affamés, qui attendent le retour du navire, parti chercher des marchandises en Angleterre... 
 
   Il est rarissime de trouver un réalisateur doté d'une telle aura alors que ses films se comptent, en 40 ans, sur les doigts d'une seule main ! On retrouve ici l'inspiration panthéiste du réalisateur ("La ligne rouge", "Les moissons du ciel"), ainsi que son attirance pour la virginité d'une nature dont l'être humain ignore les leçons. Mais dans le cas présent, cette célébration tourne singulièrement à vide. La cause principale en est un scénario mou, filandreux, inconsistant, rachitique ( surtout pour une oeuvre de 2h30 ! ), aux enjeux flous, qui semble constamment se chercher une direction. Jusqu'au dénouement, on espère une flamme, voire une simple étincelle qui n'arrivera jamais. Il est alors indispensable de se contenter d'interminables promenades silencieuses, méditatives, de répétitives réflexions mystico-basiques en voix off, d'incantations muettes à Mère Nature, qui, au bout du compte, finissent par flirter avec l'ennui et même le ridicule. Pourtant, on ne demanderait qu'à vibrer à l'unisson de ces coeurs simples et purs, mais la transparence des situations, la vacuité de nombreuses séquences, rendent cette empathie impossible. Et le charme insolite de Q'Orianka Kilcher n'y change hélas rien.  
 
   Une déception majeure.
   
Bernard Sellier