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La nuit des juges,
     (The  star chamber),      1983, 
 
de : Peter  Hyams, 
 
  avec : Michael Douglas, Yaphet Kotto, Hal Holbrook, Joe Regalbuto, Sharon Gless, Larry Hankin,
 
Musique : Michael Small

 
   
Le Juge Steven R.Hardin (Michael Douglas) se voit contraint de remettre en liberté un criminel avéré. La saisie de son révolver, pièce à conviction principale ayant été saisi d'une manière non conforme aux règles de la loi. Quelques semaines plus tard, deux truands, suspectés d'être pédophiles et d'avoir assassiné un garçonnet, sont également relaxés, la fouille de leur véhicule n'ayant pas été effectuée conformément à la législation. Désespéré, le père de la victime, le docteur Harold Lewin (James B. Sikking), tente de tuer les coupables à la fin de l'audience, les manque, et blesse un policier. Un ancien professeur de Steven, Benjamin Caulfield (Hal Holbrook), laisse entendre que la justice n'est peut-être pas totalement impuissante... 
 
   Un sujet tout à fait passionnant et d'une importance majeure. Loin des règlements de compte primaires affichés par le "justicier" Charles Bronson ("Un justicier dans la ville" et ses suites), c'est ici une réflexion intelligente et indispensable qui est logiquement amenée par une suite d'événements dramatiques. Lorsque les lois sont ou scélérates, ou génératrices de danger pour la société, est-il juste de les contourner au nom d'une éthique morale supérieure ? Dans le cas des "résistants" de la seconde guerre mondiale, il est bien sûr facile, a posteriori, de répondre par l'affirmative. Dans le cas présent, au vu des "cas" présentés, il est également tentant de sjuivre la même voie spontanément, tant les aberrations législatives paraissent incompatibles avec le rendu d'une justice la plus élémentaire qui soit. Mais tout n'est pas aussi simple. Le développement de l'histoire le prouve avec efficacité, sinon finesse. La subtilité thématique originelle laisse en effet rapidement la place à une démonstration relativement primaire, qui tire plus vers le polar convenu que vers un approfondissement des éléments opposés en présence. Le dénouement affiche d'ailleurs un simplisme aussi abrupt que réducteur. Un traitement moins superficiel aurait pu nous offrir un drame de première grandeur. En l'état, c'est une oeuvre rythmée et dotée d'une thématique intéressante qui nous est proposée, ce qui n'est déjà pas si mal...
   
Bernard Sellier