Octopussy, film de John Glen, commentaire

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Octopussy,
          1983, 
 
de : John  Glen, 
 
  avec : Roger Moore, Maud Adams, Louis Jourdan, Desmond Llewelyn, Steven Berkoff, Lois Maxwell,
 
Musique : John Barry


 
Treizième James Bond "officiel".  
 
 L'agent 009, bien que grièvement blessé, parvient à rapporter à l'ambassade britannique d'Allemagne un oeuf de Fabergé, imitation de l'original copié de façon mystérieuse. Pendant ce temps, le général Orlov (Steven Berkoff) souhaiterait profiter de la supériorité militaire de l'armée soviétique pour envahir l'ouest. A Londres, a lieu la vente de l'oeuf authentique. Bond (Roger Moore) s'y rend et commence à enquêter sur l'acheteur du joyau, un mystérieux Afghan du nom de Kamal (Louis Jourdan). La filature le conduit à Delhi... 
 
 Sixième et avant-dernier "James Bond" incarné par Roger Moore, cet "Octopussy" est, à mon sens, avec son troisième, "L'espion qui m'aimait", l'un des plus charmeurs et des plus réussis qu'il ait tournés. On y voyage assez peu, Inde et Allemagne de l'ouest, mais la beauté des décors de mille et une nuits compense largement l'absence de multiples découvertes. Le palais de la mousson où réside Kamal, le palais flottant, où règne la mystérieuse Octopussy (Maud Adams), entourées des plus belles femmes d'orient, ne manquent pas de séduction. Une atmosphère originale - on se croirait par moments reporté deux mille ans en arrière, comme dans cette jonque à rameuses, - de nombreuses péripéties exotiques allant de la poursuite en triporteur à l'attaque du repaire de Kamal grâce à un commando de jolies femmes acrobates, en passant par un tueur au yatagan, une scie circulaire devenue yo-yo meurtrier, une chasse à l'éléphant, il n'en faut pas plus pour imposer un style et retenir l'attention d'un spectateur agréablement dépaysé.  
 
 Louis Jourdan est un méchant aristocratique et distingué, Gobinda (Kabir Bedi), un méchant glacial et tranchant, le général Orlov un méchant classique. L'histoire en elle-même n'est ni plus mauvaise, ni meilleure que beaucoup d'autres. Pas vraiment passionnante, mais suffisamment enveloppée de trouvailles (les jumeaux lanceurs de couteaux, l'atmosphère du cirque), et d'humour (l'agent secret charmeur de serpent, se faisant reconnaître de Bond en jouant à la flûte la musique du film), pour faire oublier sa relative désinvolture. Les délires et les outrances des récentes moutures n'avaient pas encore fait de ravages et, si Roger Moore commence à être un tantinet usagé, ce film est une très agréable réussite dans la série.
   
Bernard Sellier