Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Ouvre les yeux,
         (Abre los ojos),     1997, 
 
de : Alejandro  Amenábar, 
 
  avec : Eduardo Noriega, Penelope Cruz, Chete Lera, Gérard Barray, Fele Martinez, Najwa Nimri,
 
Musique : Alejandro Amenábar, Mariano Marin

  
   
Cesar (Eduardo Noriaga) est béni des Dieux. Il est riche (ses parents, morts 15 ans plus tôt dans un accident, lui ont laissé une fortune dans l'hôtellerie), beau, et multiplie les conquêtes féminines. Nuria (Najwa Nimri), la dernière en date, ne semble pas accepter facilement de se faire jeter, comme toutes celles qui l'ont précédée. Elle s'invite à la soirée d'anniversaire de César, qui vient de faire la connaissance de Sofia (Penelope Cruz), une amie de Pelayo (Fele Martinez), son meilleur copain. Quelques mois plus tard, la vie du jeune homme a basculé dans l'horreur. Il est défiguré à la suite d'un accident provoqué volontairement par Nuria. Et, pour comble de malheur, la police le soupçonne de meurtre... 
 
   Lorsqu'on a visionné en premier le remake de Cameron Crowe ("Vanilla Sky"), tourné quatre ans après l'oeuvre originale d'Amenabar, la première question que l'on se pose est la suivante : qu'est-ce qui a pu pousser un réalisateur à composer une resucée quasiment à l'identique, étant donné la qualité du modèle ? Car, hormis la présence d'un acteur au nom célébrissime, il est difficile de dénicher la moindre justification. Eduardo Noriega se révèle particulièrement convaincant, habitant avec une intensité magnétique son personnage destructuré, et le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a rien à envier au charismatique Tom Cruise. Il a d'autant plus de mérite que la trame narrative est ici, tout comme elle le sera dans "Vanilla Sky", particulièrement tordue. Pourtant, malgré les soubresauts de la raison raisonnante devant les multiples visions et constructions mentales du héros, reconnaissons que le délire événementiel ne provoque jamais une cassure dans l'émotion dramatique. Le scénariste réalisateur joue avec les apparences, avec les réalités réelles et les réalités virtuelles et, comble du raffinement ou de la maîtrise, il parvient à nous scotcher devant l'incroyable. A nous passionner de bout en bout pour cette plongée dans le paradoxal et le fantasmagorique.  
 
   S'il est possible de préférer l'atmosphère ascétique et le canevas infiniment plus dépouillé que l'on trouvera dans "Les Autres", il n'en demeure pas moins que ce puzzle démentiel ouvre avec génie les portes des cauchemars futuristes qui, peut-être, attendent l'esprit de l'homme au détour d'expérimentations scientifiques hautement hasardeuses...
   
Bernard Sellier