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Ozark,
        Saison 1,             2017 
 
de : Bill  Dubuque, Mark  Williams..., 
 
avec : Jason Bateman, Laura Linney, Julia Garner, Sofia Hublitz, Peter Mullan, Harris Yulin, Charlie Tahan,
 
Musique : Danny Bensi, Saunder Jurriaans

   
   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série 
 
 Martin Byrde (Jason Bateman) est associé avec Bruce Liddell (Josh Randall) dans une société de conseil financier. Mais ils blanchissent aussi l'argent du cartel de drogue dirigé par Omar Navarro (Felix Solis). Lorsque Bruce et sa fiancée sont exécutés par le cartel parce que cinq millions manquent, Martin entraîne sa famille au bord du lac Ozark en promettant de rembourser la dette... 
 
 Tout comme dans la premier épisode de Justified, l'ouverture est placée sous le signe d'une violence brute. Puis, avec le déménagement de la famille dans le fin fond (superbe) de la Géorgie (puisque, selon Wikipedia, ce sont les lacs Lanier et Allatoona, et non Ozark dans le Missouri, qui ont été choisis pour les prises de vues), les choses se calment. Le récit se concentre sur les relations familiales, tendues, ainsi que sur les tentatives, laborieuses, de Martin pour trouver le filon qui va lui permettre de blanchir l'argent du cartel. On retrouve avec grand plaisir la charmante Laura Linney. Mais durant les premiers épisodes, l'enthousiasme a bien du mal à poindre. Les événements manquent d'originalité ainsi que d'intérêt immédiat, les bavardages plus ou moins stériles n'en finissent pas, et, surtout, aucun personnage n'attire une quelconque sympathie. Martin et Wendy semblent paumés, leur fille Charlotte affiche en permanence une tête d'enterrement, le jeune Jonah est obsédé par les viscères animaux, l'agent du FBI, Roy Petty (Jason Butler Harner) a une tête à claques, quant au contenu du clan Langmore, on oscille entre débiles profonds, ados abrutis, et arnaqueuse particulièrement antipathique (Ruth). Ne parlons même pas du couple infernal Jacob (Peter Mullan) et Darlène (Lisa Emery), parfaitement démoniaque. Le spectateur éprouve donc beaucoup de difficulté pour ressentir une quelconque empathie, même envers les membres de la famille Byrde. 
 
 Le second point qui pose problème a trait à la construction scénaristique. L'analyse psychologique des personnages est privilégiée, reléguant l'action au second plan. Cette approche est loin d'être regrettable. Mais, en l'occurrence, les épisodes, déjà longs par nature (entre 55' et une heure 20) s'étirent de manière d'autant plus interminable que les situations n'évoluent guère. Qu'il s'agisse de Martin, de Wendy, de Petty, de Ruth, du couple Snell, le spectateur ne voit guère apparaître de transformations dans ces personnalités qui apparaissent comme figées dans un contexte qui lui-même demeure immuable. L'épisode 8, consacré à un flashback explicatif sur les origines du "mal" se montre à ce titre particulièrement pesant. Certes, l'écriture est d'une qualité indéniable et l'envie de savoir comment tout cela va évoluer n'est pas totalement absente. Mais il est indispensable que la deuxième saison s'extirpe de ce marasme ambiant pour que l'intérêt du spectateur se réveille, comme cela commence à se produire à partir de l'épisode 9...
   
Bernard Sellier