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Le parfum de la dame en noir,
       2005, 
 
de : Bruno  Podalydès, 
 
  avec : Denis Podalydès, Jean-Noël Brouté, Claude Rich, Sabine Azema, Michael Lonsdale, Julos Beaucarne, Pierre Arditi, Isabelle Candelier,
Zabou Breitman,

 
Musique : Philippe Sarde


   
La fille du professeur Stangerson (Michael Lonsdale), Mathilde (Sabine Azema), épouse Robert Darzac (Olivier Gourmet). Bien que Frédéric Larsan (Pierre Arditi), l'ennemi mortel, soit mort quelque temps auparavant, alors qu'il produisait sur scène un spectacle de magie, sous le pseudonyme de Naja-Bey, tous ceux qui assistent à la cérémonie, y compris Joseph Rouletabille (Denis Podalydes) et son inséparable ami Sainclair (Jean-Noël Brouté), redoutent jusqu'au dernier moment un coup d'éclat. Mais tout se déroule normalement. Rouletabille part avec son compagnon à la recherche du parfum de la "dame en noir", qui venait occasionnellement lui rendre visite dans le pensionnat où il résidait. Il est quasiment certain que cette mystérieuse inconnue n'était autre que Mathilde. Quant à son père, ce devait être Larsan ! Un brusque message rappelle le jeune homme au fort d'Hercule, où les jeunes mariés se sont retirés. Car le prétendu mort a fait sa réapparition... 
 
   Si mes souvenirs romanesques sont exacts, cette suite du "Mystère de la chambre jaune", bien que fondée sur une énigme assez semblable à la précédente, développait une mélancolie romantique qui faisait défaut au premier volume. Etais-je dans un mauvais jour lors de la vision de cette "Dame en noir", je ne le pense pas. Toujours est-il que l'aspect ludique, juvénile, gentiment délirant, qui m'avait séduit dans le premier épisode, m'a semblé ici verser totalement dans la gratuité inconsistante, la farce, et, surtout, dans l'ennui absolu ! Le scénario, ultra mince, n'en finit pas de faire du sur place, et se voit étiré comme un élastique à la limite de la rupture, au moyen de personnages plus improbables les uns que les autres, de combats virant à la pitrerie, de situations sans intérêt, d'agitation vaine, et d'infantilisme primaire. On se contrefiche totalement aussi bien de cette filiation pathologique que de l'inconsciente passion de Mathilde pour Larsan, dont l'abstraction frise le néant. Tout semble factice, des gloussements, piaillements, borborigmes, ventriloquies, à ces séances d'espionnage au moyen de périscopes sous-marins, en passant par une Edith Rance (Zabou Breitman) hyper-excitée, un Prince Galitch (Vincent Elbaz) aux simagrées douteuses, et un Robert Darzac à la limite du ridicule et de l'outrance. Le pire est que cet ensemble, magnifiquement filmé dans un décor idyllique, n'est même pas drôle ! Pourtant, tout démarrait sous les meilleurs auspices, avec un générique empreint de magie et de mystère. Aucun des deux n'a survécu au mariage de Mathilde. C'est bien regrettable ! Trois étoiles pour la beauté du cadre...
   
Bernard Sellier