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Une petite zone de turbulences,
       2009, 
 
de : Alfred  Lot, 
 
  avec : Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lellouche, Cyril Descours, Yannick Renier, Eric Caravaca, Nathalie Richard,
 
Musique : Nathaniel Mechaly

  
   
Jean-Paul Muret (Michel Blanc) et sa femme Anne (Miou-Miou) ont deux enfants, Mathieu (Cyril Descours) et Cathy (Mélanie Doutey). Celle-ci annonce à sa famille qu'elle va se remarier avec Philippe Faure (Gilles Lellouche), ce qui n'est pas vraiment du goût de son père, qui considère le jeune homme comme un minus habens. De son côté, Mathieu entretient une relation perturbée avec Olivier (Yannick Renier), qu'il n'ose pas présenter à sa famille. Pour couronner le tout, Jean-Paul se découvre une affection cutanée qu'il redoute être un cancer... 
 
   Après un premier film sombre, ambitieux, mais très moyennement convaincant ("La chambre des morts"), Alfred Lot change radicalement de registre pour se tourner vers une comédie douce-amère, écrite par Michel Blanc, dans laquelle on retrouve sans peine les perturbations psychologiques qui affectaient déjà le personnage lorsqu'il tentait désespérément de "conclure" dans les "Bronzés". L'âge n'a pas amélioré l'harmonie intérieure du bonhomme, et c'est avec une certaine délectation joyeusement cruelle que l'on retrouve les obsessions bien répertoriées de Jean-Claude Dusse : malade imaginaire permanent, pessimiste professionnel, auto-destructeur patenté, il est par bonheur le pivot central incontournable de cette histoire très classique. Car toutes les situations connues, balisées, voire usées (l'amant, les doutes amoureux, l'homosexualité...) se retrouvent mixées ici de manière ultra classique, sans que la réalisation innove dans quelque domaine que ce soit. Ce sont donc les acteurs, tous impeccables, et les dialogues gentiment acérés, qui font le prix de cette petite oeuvre qui n'a pas d'autre ambition que de promener le spectateur dans l'univers tranquille d'une comédie traditionnelle agréable, sans vulgarité, sans excès vaudevillesques, mais sans grande originalité.
   
Bernard Sellier