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La planète blanche,
      2006, 
 
de : Thierry  Piantanida et Thierry  Ragobert, 
 
  avec : Jean-Louis Etienne (narrateur)
 
Musique : Bruno Coulais

  
   
Deux saisons dans l'une des contrées les plus inhospitalières de la planète : l'Arctique... 
 
   Les documentaires traditionnels, "à l'ancienne", pourrait-on écrire, nous semblent aujourd'hui pesants et archaïques, tant les commentaires, certes pédagogiques, qui les accompagnent, sont envahissants et logorrhéiques, brisant net, par leur avalanche de détails, les moments de poésie que les images véhiculent. Depuis "Microcosmos", le style a bien changé. Le récent succès planétaire de "La Marche de l'Empereur" a donné au documentaire une notoriété que pourraient lui envier nombre de films romanesques ou aventureux. 
 
   Décidément, le grand nord et ses espaces blancs s'étirant à l'infini ont le vent en poupe. Nous avons droit, ici, à nombre de séquences qui marqueront durablement l'esprit des spectateurs. L'extraordinaire migration de dizaines de milliers de caribous, dont on a beaucoup parlé, mais aussi la pieuvre géante, qui nous renvoie au célèbre combat de Gilliatt dans "Les Travailleurs de la mer", les guillemots et leurs plongeons stupéfiants dans la mer, l'ours blanc, bien sûr, roi des espaces immaculés, les boeufs musqués s'affrontant à coups de boules titanesques... Tout cela est fantastique et le spectateur se demande, à de nombreuses reprises, comment il a été possible de filmer semblables scènes. Point éminemment positif : les commentaires ne sont pas envahissants ! Points négatifs : ils sont, en revanche, souvent insuffisants. Il serait utile, à maintes reprises, d'avoir quelques brefs éléments descriptifs supplémentaires, qui n'entacheraient en rien le charme magique des images. Plus agaçant : la musique omniprésente, envahissante, certes souvent inspirée, mais parfois horripilante, qui transforme chaque séquence en une scène d'opéra, ne laissant quasiment aucun espace à la respiration naturelle des espaces. Bruno Coulais s'est manifestement fait plaisir et vendra certainement encore un nombre incalculable de B.O. Souhaitons qu'il modère sa frénésie créatrice dans ses futures accompagnements...
   
Bernard Sellier