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La planète des singes : suprématie,
    (War for the Planet of the Apes),          2017, 
 
de : Matt  Reeves, 
 
  avec : Woody Harrelson, Andy Serkis, Steve Zahn, Ty Olsson, Terry Notary, Amiah Miller, Karin Konoval,
 
Musique : Michael Giacchino

  
   
Une attaque militaire contre le camp où vivent César (Andy Serkis) et ses compagnons provoque la mort de sa femme et de l'un de ses fils. Désespéré, César part avec quelques fidèles, dont Maurice (Karin Konoval), à la recherche du responsable de ce massacre. Il s'agit d'un militaire renégat, le Colonel (Woody Harrelson). En chemin, les singes découvrent une fillette abandonnée, Nova (Amiah Miller), qu'ils emmènent avec eux... 
 
   Ce dernier (?) volet explore avec un voile permanent de désespérance, l'affrontement individuel de deux êtres, mais, au-delà de cet intimisme, celui de deux civilisations au bord de la disparition. Isolé physiquement dans son camp retranché, mais aussi psychologiquement, le Colonel, continuellement au bord de l'implosion psychique, évoque évidemment la figure mythique de Walter Kurz (Marlon Brando) dans le majestueux et sombrissime "Apocalypse now". De même, les critiques n'ont pas manqué de faire le rapprochement avec "Le pont de la rivière Kwaï", en raison du long affrontement psychologique entre le geôlier et son prisonnier, César, dont la dignité n'a d'égale que la force intérieure qu'il manifeste en toutes circonstances. Dans ce registre, le film affiche une rigueur et une tenue dramatique tout à fait remarquables. Même si l'on peut regretter une évidente simplification des adversaires : les guerriers sont tous des primaires assoiffés de destruction. Les singes (exception faite du traître à la solde du Colonel), sont tous bons et, paradoxalement, infiniment plus humains que les 'vrais'... 
 
   Cela dit, c'est tout de même bien long ! Car si la richesse intérieure des protagonistes n'est jamais remise en cause, si la dramaturgie émane souvent beaucoup plus des regards que des actions, ce dont on ne saurait se plaindre, le scénario se révèle quand même très réduit et linéaire, sans mystère ni audace inventive, d'autant plus que l'issue est forcément connue. Il n'en demeure pas moins que cet épisode clôt avec gravité une trilogie captivante, et laisse le souvenir glaçant d'une menace d'apocalypse qui n'est pas si utopique que certains le croient...
   
Bernard Sellier