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Les poings contre les murs,
       (Starred up),     2013, 
 
de : David  Mackenzie, 
 
  avec : Jack O'Connell, Ben Mendelsohn, David Ajala, Sam Spruell, David Avery, Sian Breckin,
 
Musique : --

  
   
Le jeune mineur Eric Love (Jack O'Connell) est incarcéré dans la prison qui abrite depuis de nombreuses années son père, Neville Love (Ben Mendelsohn). Dès son arrivée, le nouveau venu agresse les gardiens... 
 
   Si l'impression laissée par le souvenir de la série "Oz", une référence en matière carcérale, est celle d'une quasi promenade de santé, c'est dire si la violence énergétique qui se dégage de ce film est percutante. Véritable bombe à retardement, arborant par instant une esquisse de sourire qui fait froid dans le dos, le jeune garçon, incarné avec un souffle dévastateur par Jack O'Connell, est bien le digne (si l'on peut dire !) fils de son père, lui-même psychopate patenté, auquel Ben Mendelsohn donne une aura particulièrement inquiétante. Autant dire qu'il est bien difficile, a priori, d'éprouver une empathie quelconque pour ces fracassés de la vie, dont les neurones survivants sont en perpétuelle surchauffe, et dont l'unique expression de vie consiste à donner du coup de poing tous azimuts. Et pourtant, ce n'est pas le moindre mérite de l'oeuvre, on se surprend à ressentir progressivement une compassion profonde envers ces êtres dont l'humanité est réduite à une étincelle dissimulée sous la carapace de durs irrécupérables. Doté d'un rythme haletant, irradié par d'infimes lueurs d'espoir, incendié par des geysers de sauvagerie incandescents, le récit bouleverse de bout en bout. Le dénouement, si l'on peut donner ce terme à l'ébauche de réduction d'une fracture indélébile, est d'une sobriété et d'une sécheresse en adéquation parfaite avec la coloration rouge sang de l'œuvre.
   
Bernard Sellier