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Le port de l'angoisse,
       (To have and have not),     1944, 
 
de : Howard  Hawks, 
 
  avec : Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Walter Brennan, Marcel Dalio, Dan Seymour, Dolores Moran,  
 
Musique : Franz Waxman

   
   
Fort de France, capitale de la Martinique, en 1940. Le capitaine Harry Morgan (Humphrey Bogart) propose des parties de pêche en mer à bord de son petit bateau, "Queen Conch". Son dernier client en date, Johnson (Walter Sande), ne semble pas très pressé de payer la note. Harry fait la connaissance d'une mystérieuse jeune femme, Marie Browning (Lauren Bacall), alors qu'elle vient de voler le portefeuille de Johnson, qui tentait de la séduire. L'irruption des hommes de la milice au service du gouvernement de Vichy se produit alors que Gérard (Marcel Dalio) venait de proposer à son ami Harry de convoyer deux émigrés français recherchés pour leur soutien au Général de Gaulle... 
 
   Les grands classiques, du type "Casablanca", "Le faucon maltais", "African Queen", ou ce "Port de l'angoisse" ont le mérite non négligeable de nous offrir, sur un plateau spécialement conçu pour elles, les stars mythiques de l'époque, de Katharine Hepburn à Mary Astor, en passant par la merveilleuse Ingrid Bergman, ou encore Lauren Bacall, pour ne citer que les représentantes du sexe charmant. Ce n'est certes pas négligeable. Pour ce qui est des films en eux-mêmes, au risque de faire hurler les puristes, l'enthousiasme est moins évident. Dans le cas présent, le scénario paraît aujourd'hui bien linéaire, fort avare en développements dramatiques, et donne l'impression de manquer singulièrement d'étoffe. Humphrey Bogart promène son charme détaché avec aisance, Lauren Bacall joue les femmes fatales sympathiques, Walter Brennan se régale (et nous régale) en jouant les vieux ivrognes chaleureux, mais tout ce petit monde évolue dans un intrigue ténue qui assure difficilement le minimum syndical. Il y a pas mal de parlotes plus ou moins utiles et de chansons un tantinet envahissantes, même si celles-ci contribuent à donner à l'atmosphère une authenticité exotique charmeuse. Est-ce que le glamour d'antan aurait perdu une partie de son pouvoir de fascination ?...
   
Bernard Sellier