The Queen, film de Stephen Frears, commentaire

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The queen,
       2006, 
 
de : Stephen  Frears, 
 
  avec : Helen Mirren, James Cromwell, Alex Jennings, Roger Allam, Sylvia Syms, Tim McMullan, Michael Sheen,
 
Musique : Alexandre Desplat


   
Les quelques semaines de la vie royale d'Elisabeth II (Helen Mirren), entre l'élection de Tony Blair (Michael Sheen) au poste de Premier Ministre et l'enterrement de Diana, la Princesse "du peuple"... 
 
   À la vision de ce film, la première réaction est sans conteste de saluer la performance d'Helen Mirren, fortement liée à la couronne d'Angleterre, puisqu'elle avait déjà endossé le rôle d'Elisabeth I dans le téléfilm de Tom Hopper (2005). S'il est impossible d'écrire qu'elle est criante de vérité, puisqu'il ne nous a pas été accordé (heureusement !) l'immense privilège de vivre dans l'environnement congelé de la Reine, il n'en demeure pas moins incontestable que son incarnation allie avec bonheur crédibilité, finesse et haute tenue. Paradoxalement, malgré (ou à cause de...) cette approche profondément marquée du sceau de la vraisemblance, le spectateur a curieusement l'impression d'assister à une tranche de la vie quotidienne de Monsieur et Madame Dupont. Entre un Prince Philip (James Cromwell, impérial) particulièrement gratiné (il discute chasse au cerf tandis que la foule pleure sa Princesse...), un Charles (Alex Jennings) passablement benêt, un Tony Blair empoté et une souveraine distillant l'ironie glaciale, on a parfois l'impression d'assister à une étude socio-psychologique d'un Etienne Chatiliez dont les outrances auraient été écrêtées par le flegme et la bienséance britanniques. 
 
   Si l'ensemble se laisse regarder avec un certain plaisir, il est, au final, un tantinet superficiel, et ne génère aucun enthousiasme délirant, c'est le moins que l'on puisse dire ! A moins, bien sûr, d'être passionné par la vie quotidienne hautement guindée et refoulée de la famille royale anglaise... Le Stephen Frears des "Liaisons dangereuses" était autrement plus cinglant, excitant et vénéneux !
   
Bernard Sellier