Queens, film de Lorene Scafaria, commentaire

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Queens,
         (Hustlers),       2019, 
 
de : Lorene  Scafaria, 
 
  avec : Jennifer Lopez, Constance Wu, Julia Stiles, Mette Towley, Emma Batiz, Keke Palmer,
 
Musique : Frédéric Chopin...

  
   
2007. Destiny (Constance Wu) intègre un cabaret haut de gamme de Manhattan. Elle y fait la connsaissance de la somptueuse Ramona (Jennifer Lopez) et se lie avec elle. Mais la crise de 2008 survient. Destiny accouche d'une petite fille et vire son conjoint. Les temps sont durs. En 2011, elle reprend le chemin du cabaret et retrouve Ramona... 
 
   Une histoire inspirée de faits réels. C'est ce qui est annoncé à l'ouverture du film. Ce n'est pas très important étant donné que le sujet en lui-même n'a rien d'exceptionnel ou de profondément original. Dans une période où, enfin, les femmes commencent à se rebeller contre le machisme exacerbé ou la domination mâle tous azimuts, il est logique qu'apparaissent des oeuvres dans lesquelles les arnaqueurs reçoivent la monnaie de leurs magouilles. Il est d'ailleurs symbolique que l'un des producteurs soit Adam McKay, qui nous avait offert, voici cinq ans, l'excellent et documenté "The big short". 
 
   C'est, en l'occurrence, un petit groupe de stripteaseuses emmenées par une pétulante Ramona, qui, pour de multiples raisons, mais surtout pour l'argent, s'en prennent aux loups de Wall Street et aux riches fêtards. Le film oscille entre le clinquant des soirées arrosées et déshabillées, l'exaltation des quatre complices et une mélancolie qui s'enfle lorsque la machinerie se grippe. C'est évidemment Jennifer Lopez qui occupe la plus grande partie de l'espace, mais c'est la délicate et discrète présence de Constance Wu, avant tout préoccupée de recréer autour d'elle la famille qu'elle n'a pas connue dans son enfance, qui offre à l'oeuvre une humanité bienvenue. Le contenu visuel se montre assez répétitif, aussi bien dans la première partie que dans la seconde, car la méthodologie des jeunes beautés manque singulièrement d'innovation. Nous sommes loin de la construction élaborée que bâtissent Paul Newman et Robert Redford dans "L'arnaque". Heureusement que les paillettes, les néons et l'abattage des héroïnes insufflent dans cette histoire une énergie et une vie qui sont absentes des péripéties convenues. A noter que, en dehors des tubes musicaux qui enflamment les pistes de danse, le spectateur a droit à une enfilade des études de Chopin. C'est étonnant et fort agréable.
   
Bernard Sellier