Rambo, (First blood), film de Ted Kotcheff, commentaire

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Rambo,
      (Rambo, first blood),     1982, 
 
de : Ted  Kotcheff, 
 
  avec : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Brian Dennehy, David Caruso, Bill McKinney,
 
Musique : Jerry Goldsmith

  
   
John Rambo (Sylvester Stallone), ancien Béret vert au Vietnam, arrive dans une petite ville de l'Amérique profonde. Il souhaite rendre visite à Delmar, un de ses anciens compagnons d'armes. Mais il apprend que celui-ci est mort six mois plut tôt, d'un cancer. Le Shérif local, Will Teasle (Brian Dennehy) ordonne à Rambo de quitter la ville. Devant son refus, il l'incarcère. Malmené par Arthur Galt (Jack Starrett), il s'enfuit. Poursuivi dans la forêt proche, il essuie le feu des policiers locaux, mais parvient à se débarrasser de ses poursuivants. Toutes les forces de police de la région sont mises à contribution, malgré l'avertissement du Colonel Samuel Trautman (Richard Crenna), formateur de Rambo, qui connaît ses capacités de combattant... 
 
   Film mythique qui a inauguré la figure extravagante d'un Stallone surhomme capable de défaire une armée à lui tout seul, ce premier épisode n'a rien de commun avec les deux suite aussi ridicules que sanglantes qui lui seront données par George P. Cosmatos et Peter MacDonald. Si l'on parvient à faire abstraction de cette figure boursouflée (au propre comme au figuré, car, ici, Stallone est d'une minceur exemplaire), qui collera à sa peau d'acteur par la suite, il est difficile de ne pas se passionner pour cette chasse à l'homme inversée qui nous est offerte ici. Infiniment plus envoûtante que le médiocre "Traqué", que William Friedkin nous a proposé voici trois ans !  
 
   Le propos est bien sûr passablement manichéen. Le malheureux Rambo, traumatisé par les souffrances endurées pendant son séjour en extrême-Orient, ne demande qu'à vivre en paix. Mais, sur sa route, se dresse un petit (façon de parler) shérif local, bien décidé à devenir le héros de sa ville. Brian Dennehy, à l'embonpoint d'ordinaire sympathique ("F/X, effets de choc"), se montre ici aussi borné qu'obsédé par l'idée de terrasser le parasite qui a pollué son environnement. Sourd aux conseils du Colonel Trautman, il va donc affronter le McGyver de la défense agressive, un expert dans tous les domaines de la survie et du combat (ainsi d'ailleurs que dans la couture, puisqu'il reprise lui-même sa peau entaillée !). C'est le combat de David contre Goliath. Utilisant avec talent les décors sauvages grandioses, le réalisateur construit une poursuite haletante, riche en moments forts, et le déballage final d'un Rambo en pleurs, loin d'être ridicule, se révèle assez poignant.
   
Bernard Sellier