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La recrue,
     (The recruit),    Saison 1,    2022, 
 
de : Alexi  Hawley, 
 
  avec : Noah Centineo, Fivel Stewart, Laura Haddock, Aarti Mann, Colton Dunn,
 
Musique : Jordan Gagne

  
 
Owen Hendricks (Noah Centineo), jeune avocat, est engagé à la CIA. Le premier job qu'on lui confie est de lire les milliers de courriers de menaces reçus et de déterminer leur dangerosité. Il est interpellé par celui de Maxine Meladze (Laura Haddock), jeune femme emprisonnée pour meurtre en Arizona. Elle mentionne le code secret d'une opération de la CIA en Biélorussie en 2009, que personne n'est censé connaître, ainsi que le nom de code d'une agent de terrain, aujourd'hui en poste au Yémen, Dawn Guilbaine (Angel Parker). Owen s'y rend, mais est accueilli de manière très violente par Dawn...
 
  Le commencement de l'histoire oscille sans cesse entre sérieux et bouffonnerie. Owen est un grand ado attardé qu'on a du mal à imaginer dans un poste à responsabilité de la CIA. Quant à ses deux collègues, Violet Ebner (Aarti Mann) et Lester Kitchens (Colton Dunn), ils sont les auteurs de blagues pour le moins insolites dans ce genre d'organisation. À côté de cela, Owen est plongé dans des situations plus que dramatiques, mais ses réactions décalées appartiennent davantage au monde des comédies qu'à celui des thrillers sombres et réalistes. Nous sommes beaucoup plus souvent dans le registre de «Mon cousin Vinny» que dans celui de «Jack Ryan». À partir de la moitié du récit, le sérieux prend le dessus, mais toujours tempéré par le côté immature, préadolescent d'Owen. La fin est particulièrement embrouillée, mais cette complexité a le mérite de mettre en lumière les manipulations à couches multiples dont sont capables les services secrets. Les relations ambiguës entre Owen, Hanna et Maxine sont analysés avec justesse et ne manquent pas d'intérêt, d'autant plus que la personnalité de la dernière se complexifie de manière enrichissante au fur et à mesure que les évènements se précipitent. Les personnages secondaires sont hauts en couleurs. Outre les Violet et Lester déjà cités, mentionnons l'inénarrable Janus Ferber (Kristian Bruun), hypocondriaque professionnel, toujours au bord de l'implosion, une Amelia Salazar (Kaylah Zander), nymphomane et planificatrice de sa vie de A à Z, qui fournit des informations contre un resto, un ciné, voire un plan cul, ou encore une délicieuse Hannah Copeland (Fivel Stewart), toujours secourable pour son ami qui se plaît à tomber avec une constance redoutable dans les embrouilles. 

  Dans l'ensemble, cette première saison, qui appelle une suite par son gros rebondissement final, ne manque ni d'intérêt, ni de charme. La légèreté qui accompagne en permanence les scènes dramatiques surprend au premier abord, mais devient supportable, même si elle insère dans ce récit dramatique une artificialité parfois gênante. En revanche, quelle manie idiote et horripilante d'insérer quelques dizaines de secondes de rap dans des séquences qui n'ont aucun lien avec ce style ! 
   
  Bernard Sellier