Red Corner, film de Jon Avnet, commentaire

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Red corner,
       1997,  
 
de : Jon  Avnet, 
 
  avec : Richard Gere, Ling Bai, Bradley Whitford, Byron Mann, Peter Donat,
 
Musique : Thomas Newman

 
   
Jack Moore (Richard Gere) vient en Chine négocier, pour le compte de son groupe de télévision McAndrews Communication, un important contrat. Au cours de la soirée qui suit l'accord, il fait la connaissance de la jolie Hong Ling (Jessey Meng) et passe la nuit avec elle. Au matin, il est réveillé par la police. Le cadavre de la jeune femme gît dans la chambre et son sang est trouvé sur les vêtements de Jack. Le procès a lieu rapidement et une avocate, Shen Yuelin (Ling Bai) est commise d'office pour le "défendre". En fait, elle lui conseille d'avouer son crime pour éviter l'exécution. Il refuse catégoriquement... 
 
   Après "Personnel et confidentiel", où brillaient Michelle Pfeiffer et Robert Redford, Jon Avnet aborde un nouveau type de confrontation, entre le toujours séduisant Richard Gere et la délicate Ling Bai. Mais cette romance est cette fois-ci inscrite sur fond de tragédie humaine, psychologique et sociale. Nous sommes dans une Chine historiquement sortie de la période noire du petit livre rouge, mais toujours engoncée dans ses principes immémoriaux qui font du secret une clé de l'évolution. Bien sûr, il ne faut pas attendre de cette oeuvre, avant tout destinée à une giclée d'émotion dans les chaumières, de grandes réflexions sur la sagesse politiquement correcte de l'Empire du Milieu. Il faut prendre ce film pour ce qu'il est, à savoir une romance concoctée avec savoir faire, petit suspense, vague couleur locale, saupoudrée de quelques petites notes sur les positions difficiles des ambassades et les nécessaires lâchetés des diplomates. Nous sommes loin, en tout cas, du vérisme dramatique de "Midnight express". Jack fait preuve bien souvent d'une décontraction étonnante pour un homme qui risque d'être exécuté au bout de quelques heures d'un simulacre de procès, et la vraisemblance est fréquemment mise à mal par une superficialité aussi bien scénaristique que psychologique. Ce ne sont pas les quelques allusions à une culpabilité latente chez Jack, absent lorsque sa femme et sa fille ont été tuées par accident, ou à la souffrance étouffant la jeune Shen Yuelin d'avoir assisté à l'humiliation de son père, qui suffisent à remplir le grand vide intérieur. Cela dit, si Richard Gere fait convenablement son travail, c'est Ling Bai et son énergie inversement proportionnelle à sa taille, qui demeurent dans la mémoire.  
 
   Un film de procès formaté qui n'apporte pas grand chose de nouveau au genre.
   
Bernard Sellier