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Repo men,
      2010, 
 
de : Miguel  Sapochnik, 
 
  avec : Jude Law, Forest Whitaker, Alice Braga, Carice van Houten, Liev Schreiber, Joe Pingue, Chandler Canterbury,
 
Musique : Marco Beltrami

   
   
Dans un futur relativement proche, la multinationale "L'Union" fournit des organes artificiels de rechange à tous ceux qui en ont besoin. Etant donné que le coût est très élevé, un paiement échelonné est proposé à chaque bénéficiaire. Avec, bien sûr, un taux prohibitif, ce qui implique une importante quantité de défauts de paiements. Des équipes sont spécialisées dans la récupération des organes. Remy (Jude Law) et son ami Jake (Forest Whitaker) font partie de ces "Repo Men" et se montrent très efficaces dans leur job. Mais un jour, la vie de Remy bascule... 
 
   Un sujet simple, mais efficace, qui n'est évidemment pas sans rappeler celui de "Blade Runner". Mais le traitement du sujet tout comme l'atmosphère sont ici très éloignés de ceux adoptés par Ridley Scott. Miguel Sapochnik a choisi une mise en images moderne, bruyante, agressive, saignante, qui ne fait jamais dans la dentelle ! Pas de symbolisme, pas de suggestions, mais du brut, du concret, avec ce que cela implique de simplisme et d'hypertrophie tant visuelle qu'auditive. Si le thème est d'autant plus passionnant qu'il risque fort de se transformer en réalité sous peu, la réflexion générée par l'histoire se résume à la soumission criminelle d'êtres humains à une autorité pseudo scientifique totalement pourrie. Ce qui n'est déjà pas si mal. 
 
   Pour le reste, si l'on excepte quelques éclairs d'humanité, l'ensemble affiche le look d'un thriller très agité, copieusement gore, qui privilégie nettement le tape à l'oeil, et se développe dans un mélange assez réussi (au vu des moyens limités) de décors futuristes et de bidonvilles lugubres. Jude Law et Forest Whitaker se montrent excellents et le dénouement, sans être d'une originalité folle, se révèle aussi troublant que désespéré. Il est d'autant plus regrettable que le désir forcené de séduire les ados et les adeptes des jeux vidéo ait encore frappé. Les séquences fortes voisinent avec d'autres qui agacent. En particulier, l'idée saugrenue de couvrir des scènes dramatiques avec des chansons, qui décrédibilise fortement le propos et ravale l'engagement humaniste au rang de prétexte.
   
Bernard Sellier