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Les revenants,
      Saison 1,     2012 
 
de : Fabrice  Gobert..., 
 
avec : Frédéric Pierrot, Anne Consigny, Céline Sallette, Samir Guesmi, Guillaume Gouix, Clotilde Hesme, Jean-François Sivadier,
 
Musique : Mogwai

   
   
Un car scolaire tombe dans un ravin de montagne. L'accident provoque une quarantaine de morts. Quelques années plus tard, alors qu'un monument est sur le point d'être érigé en souvenir des victimes, l'une d'elles, Camille (Yara Pilartz) réapparaît soudain à la consternation de sa mère, Claire (Anne Consigny). Bientôt, d'autres victimes se manifestent. Parmi elles, un tueur... 
 
   Les séries françaises n'abordent pas souvent le domaine du surnaturel. C'est donc avec un appétit certain que le spectateur passionné d'insolite se plongera dans cette histoire (genre «Les 4400»), qui, sur le papier, promet une découverte qu'il espère envoûtante. Mais le premier épisode , laborieux, poussif, tourné dans une pénombre permanente, ne provoque pas vraiment des flots d'enthousiasme. Le deuxième ne chage guère la donne. Même si la narration et les choix esthétiques installent une vraisemblance constante, il est bien difficile de s'intéresser aux personnages. Pour la simple raison qu'entre le mutisme ou l'agressivité des "revenants", la stupeur figée des témoins, et l'absence totale de mysticisme dans une création qui se veut en symbiose avec le "surnaturel", le récit n'offre pas au spectateur la porte d'entrée qui lui permettrait de partager le drame inhérent à ces retrouvailles improbables. D'autant plus que, si individuellement, les péripéties ne sont pas inintéressantes, malgré une relative banalité, leur intrication se révèle plus que laborieuse. Les acteurs sont également loin d'être tous convaincants, et ils ne sont pas aidés par certains dialogues qui ne transpirent guère l'authenticité (dans les scènes de gendarmerie, en particulier). Quant au rythme lymphatique, il n'est pas du genre à embellir la donne ! Et quand, au bout de six heures, se dessine, enfin, un semblant de conclusion, il est impossible de ne pas se mettre à hurler "on a subi tout ça pour ça ???), de ne pas être être consterné par le prosaïsme basique d'une oeuvre qui se voudrait inspirée, mais ressemble à du Night Shyamalan des mauvais jours, et se demander avec angoisse, en lisant le commentaire dithyrambique écrit par Bernard Achour dans le numéro 193 des "Années Laser", si nous avons bien visionné le même film...
   
Bernard Sellier