Les 4400, Saison 1, série de Yves Simoneau, David Straithon, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Les 4400,
      Saison 1,       2004 
 
de : Yves  Simoneau, David  Straithon..., 
 
avec : Peter Coyote, Jacqueline McKenzie, Joel Gretsch, Patrick Flueger, Chad Faust, Mahershala Ali, Bill Campbell, Michael Moriarty,
Laura Allen, Conchita Campbell,

 
Musique : John von Tongeren, Claude Foisy

 
  
Saison 2        Saison 3          Saison 4

  Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

  La petite Maia Rutledge (Conchita Campbell), âgée de 8 ans, disparaît en mars 1946. Cinq ans plus tard, Richard Tyler (Mahershala Ali), soldat en Corée, se volatilise alors qu'il était fiancé à la blonde Lily. En 1979, Orson Bailey (Michael Moriarty), à la tête d'une compagnie d'assurances, se désintègre avec autant de soudaineté. Au tout début du vingt et unième siècle, une sorte de comète très brillante se rapproche à grande vitesse de la terre. Totalement insensible aux missiles qui lui ont été lancés par plusieurs nations, l'objet se rapproche, se stabilise dans le nord-ouest des Etats-Unis, puis repart soudainement. Les forces de polices présentes découvrent alors 4400 personnes, toutes disparues depuis une soixantaine d'années, dont le physique est celui qu'elles avaient lors de leur "enlèvement". Au bout de quelques semaines de quarantaine, la justice ordonne que les "revenants" soient libérés. Mais le retour à la vie "normale" n'est pas évident pour beaucoup d'entre eux. Shawn Farrell (Patrick Flueger) apprend que son cousin Kyle Baldwin (Chad Faust), avec lequel il était lors de sa disparition, est dans le coma depuis 3 ans. Lily Moore (Laura Allen), petite fille de la Lily qu'aimait Richard, retrouve son mari Brian (Andrew Airlie) remarié avec Carole. Quant à Orson, il se rend compte qu'il n'est plus rien dans sa société, ayant été déclaré mort voilà bien des années... 
 
 Dès le commencement de l'histoire, le spectateur à l'impression d'être en terrain connu. Un certain nombre de personnes dotées, par on ne sait quel "miracle" de pouvoirs étranges, la possibilité de l'émergence d'un nouvel être humain qui apporterait à l'humanité un espoir de ne pas sombrer dans l'apocalypse qui nous attend... A l'évidence tout cela préfigure "Heroes", dont la saison 1 sortira deux ans plus tard. Mais, bienheureuse révélation, loin de n'être qu'une préquelle "brouillon" de la future épopée précitée, cette première série, qui, surprise, ne comporte que 5 épisodes (peut-être les créateurs craignaient-ils un accueil mitigé ?), se place immédiatement au pinacle du genre ! Sans vouloir bouder le plaisir excité que l'on prend aux aventures extravagantes des protagonistes de "Heroes", il faut admettre qu'il n'est nul besoin de surenchère, de théâtralité spectaculaire, de super capacités, de méga héros, pour que l'enthousiasme et l'addiction se manifestent dans toute leur ampleur.  
 
 La petite visionnaire Maia, le romanesque Shawn, l'émouvant Richard, l'énigmatique Kyle, l'ambigu Jordan Collier, n'ont rien d'émules de Superman. Les drames qui les bouleversent sont ceux que tous les humains connaissent, et c'est sans nul doute cette proximité évidente qui, malgré leurs "différences", les rend instantanément aussi attirants qu'attachants. Nous sommes dans le monde réel, et pourtant se dessine en filigrane ce que l'on espère de tout coeur être une énigme hautement fascinante. Conséquence bénéfique de la brièveté de la "saison", le rythme est alerte, les intrigues simples mais palpitantes, la construction très équilibrée entre action et introspection, et chaque personnage trouve immédiatement une place de choix dans l'attention et/ou le coeur du spectateur. Tout en demeurant toujours ancré dans la logique et la réalité, le scénario ouvre avec talent une multitude de portes vers des interprétations plus ou moins métaphysiques ou "paranormales". Le résultat 'est tout simplement ensorcelant. Pourvu que le développement de cette première saison ne tombe pas dans le travers de "Lost, saison 3", par exemple, en s'aventurant dans des digressions plus ou moins vaseuses, dans lesquelles le moteur central patine et use la patience du spectateur...

   
Bernard Sellier