MGiorgio Alberti (Stefano Dilauro), chercheur en biochimie à Naples, est fauché par une voiture. Sa mère, Sara Morozzi (Teresa Saponangelo), ancienne agent des services secrets, cherche à comprendre ce qui s'est réellement passé, bien qu'elle ne l'ait plus vu depuis des années. Elle reprend contact avec Teresa Pandolfi (Claudia Gerini), son ancienne collègue devenue responsable du service d'enquêtes...
Encore une héroïne sans peur, mais pas sans reproches, vu certaines de ses actions, notamment à la fin du premier épisode. Ce qui la différencie des Anna ou autres Sarah, c'est qu'elle n'est plus de toute première jeunesse puisqu'elle est à la retraite. Ce qui sous-entend absence de combats à mains nues ou autres joyeusetés cascadesques. Seconde originalité, un peu anecdotique, l'action se passe à Naples. Ce qui implique tout naturellement compromissions, corruptions et assassinats tous azimuts. Mais, contrairement à ce que l'on pouvait attendre, la violence se fait tout à fait discrète. Pas d'affrontements sauvages, pas de courses poursuites infernales, pas de séquences spectaculaires. Nous sommes davantage dans un film d'espionnage à l'ancienne que dans un blockbuster contemporain survitaminé. Cette modestie est une qualité indéniable, puisqu'elle donne le champ libre à l'étude des multiples personnages qui peuplent cette histoire. Si le thème sous-jacent est fondé sur les magouilles criminelles de différentes factions, cette courte série est avant tout l'affrontement de deux femmes fortes, mais opposées dans l'expression de cette force. L'une, Sara, est dans la rage intérieure brute, tenace, mais rarement exprimée. La seconde, Teresa manifeste une agressivité explosive. La survenue de multiples évènements va mettre à nu leurs faiblesses, leurs désirs, leurs souffrances intérieures.
Tout cela est bienvenu et intéressant. Ce qui blesse un peu, c'est que l'intrigue est passablement touffue, amenant une kyrielle de personnages aux motivations obscures, ce qui rend le suivi des rebondissements parfois laborieux, et peut handicaper l'implication émotionnelle dans les drames qui affectent les protagonistes. L'incursion quasi forcée du capitaine Davide Pardo (Flavio Furno) dans ce duo cent pour cent féminin, et par voie de conséquence l'hostilité larvée qui s'installe entre le policier et Sara, est colorée d'un humour simple, mais toujours discret et maîtrisé.