Jigsaw/John (Tobin Bell), atteint d'une tumeur au cerveau, est de plus en plus mal en point. Toujours docilement secondé par Amanda (Shawnee Smith), il séquestre cette fois-ci une jeune femme chirurgien, Lynn Denlon (Bahaar Soomekh), qui délaisse mari et enfants, ne résistant qu'à coups d'anti-dépresseurs. Elle a pour obligation de le soigner efficacement, car, à l'instant où le coeur de John cessera de battre, le sien subira le même sort. Pendant ce temps, un autre prisonnier, Jeff Reinhart (Angus Macfadyen) doit travailler à sa libération physique et mentale...
Dans un premier temps, il semble que les concepteurs de la série aient abandonné totalement l'affrontement psychologique, qui faisait le prix du premier volet, pour sombrer corps et biens dans l'horrifique, sinon gratuit (Jigsaw poursuit sa "mission" d'insuffler chez les révoltés de la vie des prises de conscience forcées), du moins primaire et brut de décoffrage. Mais la roublardise, le sadisme et la manipulation mentale étant aussi développés chez les scénaristes que chez les deux monstres, c'est finalement une construction aussi complexe que diabolique qui est offerte au spectateur. L'épreuve se révèle assurément pénible ! Moins que pour les victimes, c'est incontestable, mais tout de même plus que gratinée ! Entre un montage hystérique, épileptique, une permanence de pénombre ou de lumières verdâtres, dans lesquelles on ne distingue pas grand chose, une avalanche de flash back parfois nébuleux (pas seulement pour cause de lumière absente), et, bien sûr, les mutilations qui s'accumulent dans une frénésie apocalyptique, il est quasiment impossible de quitter cette vision sans un vertige généralisé et une vague de nausées intenses. C'est écoeurant, exténuant (l'extraordinaire mais longue séance de chirurgie cérébrale !), et la pseudo justice moralisatrice de John finit par provoquer un haut le coeur insurmontable. Mais, diront les aficionados du genre, c'est la une preuve éclatante de la réussite de l'entreprise...