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Scorpio,
     1973, 
 
de : Michael  Winner, 
 
  avec : Burt Lancaster, Alain Delon, Paul Scofield, Gayle Hunnicutt, John Colicos, Joanne Linville, Burke Byrnes, Mel Stewart,
 
Musique : Jerry Fielding

   
   
Jean Laurier (Scorpio) (Alain Delon) est un tueur efficace dont le principal commanditaire est la CIA. Il avait pour mission d'éxécuter Cross (Burt Lancaster) lors d'un voyage en Europe, mais ne l'a pas fait. Cross retrouve sa femme Sarah (Joanne Linville) et lui annonce son prochain départ pour Vienne. Là, il retrouve son "collègue" russe et ami, Zharkov (Paul Scofield), qui accepte de le cacher pendant un certain temps. McLeod (John Colicos), l'un des chefs de service de la CIA, enjoint à Scorpio d'éliminer définitivement le fuyard, lui affirmant que celui-ci est un agent double... 
 
   Un peu à la manière du "Piège" de John Huston, sorti la même année, le scénario joue la carte de l'aventure individuelle, laissant de côté cascades spectaculaires ou effets voyants. Il est d'ailleurs autant un drame psychanalytique qu'une oeuvre d'espionnage. Formé par Cross, Scorpio éprouve envers lui un condensé d'admiration et de respect. Recevoir l'ordre de le tuer revient symboliquement à supprimer le père, le mentor. Dans un univers où tout n'est que tromperie, apparences, suspicions, traîtrises, manipulations, où les hommes ne sont que des pions que la hiérarchie utilise ou supprime à sa guise, s'opère une chasse à l'homme internationale entre des personnages dont pas un ( à l'exception peut-être de Cross ? ) n'est réellement sympathique. Pourtant, il est impossible de ne pas être intéressé par l'intrigue, d'autant plus qu'elle bénéficie de la présence des deux interprètes mythiques du "Guépard". Emporté par la mélancolie d'une fin de règne, Burt Lancaster se montre, comme à l'habitude, impressionnant de dignité. Mais dire que l'on est enthousiasmé par l'ensemble serait fort excessif. C'est plutôt avec une admiration polie que l'on regarde cette œuvre aux péripéties assez peu originales et à la mise en scène ultra classique.
   
Bernard Sellier