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Section 99,
     (Brawl in cell block 99),     2017, 
 
de : S. Craig  Zahler, 
 
  avec : Vince Vaughn, Jennifer Carpenter, Don Johnson, Udo Kier, Marc Blucas, Geno Segers, 
 
Musique : S. Craig Zahler, Jeff Herriott

   
   
Bradley Thomas (Vince Vaughn) perd son boulot et accepte de devenir livreur de drogue pour son ami Gil (Marc Blucas). Quelques mois plus tard, alors que sa femme Lauren (Jennifer Carpenter) est enceinte, Bradley est arrêté et condamné à sept ans de tôle... 
 
   Le premier long métrage du réalisateur, 'Bone tomahawk', nous avait laissé un goût plutôt amer. Pour son deuxième film, S. Craig Zahler retrouve une thématique et un style assez proches. Le jusqu'au boutisme du personnage principal, capable de tous les sacrifices pour sauver sa belle, les éclairs de violence qui ponctuent le parcours de Bradley. En revanche, les logorrhées qui parsemaient l'interminable quête de la précédente oeuvre, ont ici disparu, car Bradley est quasiment mutique. On ne s'en plaindra pas, car le drame dont nous suivons le déroulement implacable s'accommode fort bien de cet ascétisme oral. La stature physique et nativement placide du héros impressionne tout autant que les crêtes de sauvagerie qui semblent jaillir tels des geysers de feu. Durant une grand première partie du film, le déroulement narratif se fait lent, mais jamais ennuyeux. 
 
   Dans la seconde partie, située dans un décor d'horreur glaciale ( les couloirs secrets de la section 99 nous ramènent quelques siècles en arrière au temps de l'Inquisition ), c'est à une morbide course contre la montre et contre la mort que le spectateur assiste tétanisé. C'est loin d'être du cinéma subtil. Les pulsions sont primaires. Les réflexions n'ont pas le temps d'avoir cours. La vraisemblance est loin d'être au rendez-vous. Les combats sont aussi barbares que basiques. Mais, en évitant avec intelligence les écueils de son premier film, il est évident que le réalisateur nous offre une œuvre coup de poing qui ne s'oublie pas.
   
Bernard Sellier