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Serial noceurs,
      (Wedding Crashers),     2005, 
 
de : David  Dobkin, 
 
  avec : Owen Wilson, Vince Vaughn, Rebecca de Mornay, Christopher Walken, Rachel McAdams, Jane Seymour,
 
Musique : Rolfe Kent

   
   
John Beckwith (Owen Wilson) et son inséparable compagnon, Jeremy Grey (Vince Vaughn) sont avocats, mais leur passion est toute autre. Ils sont devenus spécialistes dans une chasse particulière, celle des beautés invitées lors des mariages. La saison où ceux-ci fleurissent arrive. Leurs week-ends sont donc très chargés. L'une des unions retient particulièrement leur attention : celle de l'une des filles, Christina (Jennifer Alden), du Ministre des Finances Cleary (Christopher Walken). Cela promet nourriture et invitées de grande classe. Ils ne sont pas déçus. John remarque particulièrement la seconde fille du Ministre, Claire (Rachel McAdams). Le problème est qu'elle est fiancée au sportif Zachary 'Sack' Lodge (Bradley Cooper). Vous avez dit problème ???... 
 
   Inutile de préciser que nous sommes loin, ici, de l'humour classieux, élégant, de "4 Mariages, 1 enterrement". John et Jeremy, tout comme le réalisateur, ne travaillent pas dans la finesse, mais dans l'efficacité immédiate. Leur spectacle se révèle d'ailleurs parfaitement rôdé, et ne laisse que bien peu de chances, à la proie débusquée, d'échapper à la casserole. Leurs meilleures armes, souveraines, imparables : la sensibilité. Selon les circonstances, ils évoquent, larme de rigueur à l'oeil, une expérience douloureuse dans la conquête de l'Everest ou un parcours tragique dans la Légion Etrangère. Comment résister à de semblables coeurs ? Personne n'en est capable ! Pas plus les victimes convoitées que les enfants ou les vieillards ! 
 
   Cette comédie, dévastatrice, commence sous très haute tension, avec quelques parcours frénétiques, épileptiques, d'où l'on ressort au bord de l'épuisement. Il faut dire que John est particulièrement logorrhéique, et que la musique n'a que de très lointaines relations avec une symphonie de Mozart. Puis, heureusement, une certaine accalmie se présente. Les deux rapaces entrent dans l'intimité du Ministre, ce qui nous donne droit à un dépeçage jouissif de la famille soi-disant haut de gamme, dans laquelle brillent particulièrement, autour d'un Christopher Walken impérial, son épouse et sa fille Gloria (Isla Fisher), aussi déjantées que nymphomanes, ainsi qu'un fils homo, peintre, et obsédé, Todd (Keir O'Donnell). La comédie sentimentale prend dès lors le pas sur l'excitation primaire du commencement. Dans le principe, il serait normal de le regretter, mais une certaine dose de vitriol arrose régulièrement les séquences, ce qui permet au spectateur de se délecter ponctuellement, tout en se reposant les oreilles. Les figures obligées du genre sont toutes présentes, bien en ordre : chute dans l'escarcelle du Dieu Eros, démasquage, éloignement, dépression, renaissance... Autant dire, la panoplie complète du parfait petit scénario romantico-vaudevillesque. Un zeste de vulgarité, modernité branchée oblige. Au final, un tandem excité, parfois excitant, une histoire sans surprise, mais rondement menée, et quelques figures mémorables.
   
Bernard Sellier