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Snake eyes,
     1998, 
 
de : Brian  de Palma, 
 
  avec : Nicolas Cage, Gary Sinise, John Heard, Carla Gugino, Kevin Dunn,
 
Musique : Ryuichi Sakamoto

  
   
Rick Santoro (Nicolas Cage) est un flic d'Atlantic City. Magouilleur, dragueur, prétentieux. Ce soir-là, il assiste au combat de boxe des poids lourds en compagnie de son meilleur ami, le Commandant Kevin Dunne (Gary Sinise), chargé de la sécurité du Secrétaire d'Etat à la Défense, Charles Kirkland (Joel Fabiani). Au moment où l'un des combattants, Lincoln Tyler (Stan Show), se fait mettre K.O., le ministre est assassiné à deux mètres de Rick, qui voit là une occasion unique de donner un coup de pouce médiatique à sa carrière médiocre. 
 
   Dès les premières images, on retrouve la patte de Brian de Palma, ses panoramiques en apesanteur, sa caméra virtuose, hypersensible, qui semble à l'affût de chaque visage, de chaque recoin (le survol des chambres de l'hôtel, comme si le plafond avait été arraché par une main magique), pour débusquer un élément vital de l'histoire . Celle-ci commence brillamment, avec un Nicolas Cage survitaminé, qui donne l'impression d'occuper tout l'espace de sa mince silhouette. Un coup magistralement monté, avec ce qu'il faut de suspense, de femmes énigmatiques, de personnages suspects. Le tout emballé dans un montage ingénieux, mêlant présent et flash back. Puis, à mi-parcours, alors que l'on pouvait s'attendre à une enquête longue, fertile en rebondissements et fausses pistes, le réalisateur flingue brutalement le mystère.  
 
   Nous avons donc droit à un final assez abrupt, sans grandeur, sans mystère, banal pourrait-on presque dire, bien éloigné de celui qui couronne "Sens unique", et constitue véritablement une apothéose suffocante. C'est assez rageant, car le souvenir qui perdure est celui de ce soufflé somptueux retombant brutalement.
   
Bernard Sellier