Danielle Breton (Margot Kidder), une jeune mannequin qui espère devenir actrice, rencontre, à l'occasion d'un jeu télévisé, Phillip Woode (Lisle Wilson). Ils passent la nuit ensemble. Au petit matin, il apprend que Danielle a une soeur, Dominique, jalouse de ses fréquentations et que c'est le jour de leur anniversaire. Lorsqu'il revient avec un gâteau, il est frappé mortellement de plusieurs coups de couteau. De la fenêtre d'en face, Grace Collier (Jennifer Salt), journaliste, a vu la scène. Elle contacte la police, qui tarde à intervenir. Lorsqu'enfin les deux flics, sceptiques, entrent dans l'appartement de Danielle, ils ne découvrent aucun cadavre...
Rien de commun avec "Faux-semblants", même si le thème de la gémellité, ou des frères siamois, évoque vaguement le sujet du film de David Cronenberg. Ici, nous ne sommes jamais emportés dans un tourbillon psychanalytique, mais plutôt dans une variation tragique de "Fenêtre sur cour", empreinte de folie, et arrangée à la sauce de Palma. L'intrigue démarre de manière assez banale, et ce n'est qu'au bout d'un certain temps que la patte du cinéaste (écrans simultanés, obsessions incontrôlées, rétrospective onirique en noir et blanc...), commence à sortir la narration de sa tournure conventionnelle. La vraisemblance n'est pas une des qualités majeures de l'histoire, et celle-ci éprouve une difficulté certaine à procurer le vertige hypnotique attendu. Les personnages n'ont pas suffisamment d'épaisseur pour imposer leurs pathologies ou leurs obsessions. Et la fin bâtarde n'arrange rien. Quant à la musique de Bernard Herrmann (lien évident avec Hitchcock dont il fut le compositeur fétiche), elle se révèle toujours aussi agressive, tapageuse, et primaire. Difficile de comprendre l'engouement que suscite encore ce musicien, pour qui la subtilité semblait être une qualité plus qu'étrangère...