Son vrai visage, saison1, série de Charlotte Stoudt, commentaire

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Son vrai visage,
     (Pieces of her),     Saison 1,       2022 
 
de : Charlotte  Stoudt, 
 
avec : Toni Collette, Bella Heathcote, Terry O'Quinn, Jessica Barden, Omari Hardwick, David Wenham,
 
Musique : Saunder Jurriaans, Chase Deso, Danny Bensi

 
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Belle Isle, une petite bourgade américaine tranquille. Andy Oliver (Bella Heathcote), la trentaine, est standardiste au poste de police. Alors qu'elle déjeune avec sa mère, Laura (Toni Collette), dans un restaurant de la ville, un homme fait irruption et tire à plusieurs reprises. Laura parvient à le blesser. La vidéo de l'agression circule rapidement sur les réseaux sociaux. Laura, très inquiète, enjoint à sa fille de fuir immédiatement...
 
 Dans le genre scénario emberlificoté, nébuleux et tordu, nous sommes ici au top. Peut-être est-ce l'âge et les neurones qui sont fatigués, mais jusqu'à la moitié de l'épisode 4, force est de reconnaître que l'on ne comprend pas grand chose à cette histoire où tout le monde dissimule, ment, où les personnages ne sont pas ce qu'ils paraissent être, et où les évènements se précipitent de manière souvent abrupte, voire incompréhensible. La seconde partie s'éclaire quelque peu, avec force flashback qui se veulent explicatifs, mais qui, parfois, épaississent encore le mystère. C'est finalement à une tragique saga familiale que nous sommes conviés, avec son lot de mystères, de secrets internes, de jalousies, et de domination. Ce qui touche le plus le spectateur, c'est à l'évidence le parcours de cette Laura, incarnée de manière superlative, dans toutes ses facettes, par une Toni Collette habitée. Une association subtile, émouvante et ténébreuse de talents artistiques, de rancœurs tenaces, de dissimulation savante (un «Truman show» version FBI), de manipulation chronique, de souffrances tant physiques que psychologiques, tout cela fait de cette femme un personnage puissant, attachant et redoutable. À côté de cette force de la nature qui dissimule habilement ses failles, sa fille Andy semble bien sûr un peu falote, subissant les évènements et cherchant son identité, mais cette pâleur relative naît de son rôle de candide, et non de l'interprétation de Bella Heathcote. Une fois tous les élémenta assemblés, la construction dramatique tient assez bien la route. Mais il est regrettable que certaines longueurs s'invitent, surtout lors des deux derniers épisodes. Tout comme est fâcheuse l'introduction répétitive de chansons lors des trois premiers épisodes. Outre qu'elles ne sont pas en adéquation avec ce qui est vu à l'écran, elles semblent n'avoir pour justification que de meubler des vides qui auraient pu être comblés de manière moins artificielle.  
   
Bernard Sellier