Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Sous contrôle,
     Saison 1,     2023, 
 
de : Charly  Delwart, 
 
  avec : Lea Drucker, Samir Guesmi, Laurent Stocker, Pascal Rénéric, Maya Sarac,
 
Musique : Julie Roué


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Tandis que plusieurs européens, dont deux Français sont pris en otages dans un pays africain, Marie Tessier (Lea Drucker), figure emblématique de l'ONG «Docteurs du Monde», est nommée par le Président de la République (Laurent Stocker) ministre des Affaires étrangères. Son collègue Harold (Samir Guesmi) la suit en tant que directeur de cabinet... 
 
  Est-il possible de faire rire de façon intelligente avec un sujet aussi grave que celui d'otages retenus par des factions terroristes ? Au vu de cette courte série, qui fait plus d'une fois penser, par son humour caustique, à «Parlement», la réponse est franchement oui. Sur le plan anecdotique, il est aussi à noter que c'est avec une certaine surprise que nous voyons cette série sur Arte, une chaîne qui a plutôt l'habitude de faire dans le sérieux parfois plombant, voire dans le constipé. Tout au long de ces six épisodes, le spectateur est donc précipité dans les tractations ubuesques menées par un gouvernement aux abois avec des ravisseurs pour le moins cartoonesques. Dit comme ça, on pourrait avoir l'impression que nous avons affaire à une pantalonnade grotesque, genre «Rendez-vous chez les Malawas». Ce serait une erreur, car les scénaristes ont eu le talent de provoquer sans cesse le rire tout en maintenant le récit dans un registre réaliste, ne tombant jamais dans les ornières du primaire débile. Pourtant, la caricature des différents intervenants, exception faite bien sûr de Marie Tessier, sorte d'OVNI plongé dans un monde délirant, ne manque pas de piment, pour le plus grand plaisir du spectateur. On n'en finirait pas d'énumérer les drôleries plus ou moins acides qui émaillent cette immersion dans le monde obscur des preneurs d'otages, et le monde non moins glauque des sous-sols politiques : les ravisseurs demandent aux prisonniers une évaluation de leurs conditions de détention avant leur départ, et pratiquent des échanges de cadeaux ; le chef de la faction rebelle nomme ses prisonniers 'Merkel', 'Macron', 'Berlusconi' ; le berger, chargé de surveiller les captifs se révèle un as de stratégie psychologico-politique ; le chauffeur de Marie n'en finit pas de faire des références style 'Kouchner n'aurait jamais fait ça'...

 Un divertissement intelligent, rythmé, caustique. Un petit régal à ne pas manquer.  
   
Bernard Sellier