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Sous le silence,
    (The unsaid),     2001, 
 
de : Tom  McLoughlin, 
 
  avec : Andy Garcia, Vincent Kartheiser, Sam Bottoms, Teri Polo, Linda Cardellini,
 
Musique : Don Davis


   
Michael Hunter (Andy Garcia) est un psychologue réputé. Il est marié et a deux enfants, un garçon, Kyle (Trevor Blumas), renfermé, dépressif, et une fille, Shelly (Linda Cardellini). Un soir, l'adolescent se suicide. Trois ans plus tard, Michael, séparé de sa femme et de sa fille, est contacté par Barbara (Teri Polo), une ancienne élève. Elle lui demande d'étudier le cas de Thomas Caffey (Vincent Kartheiser). Son père, Joseph (Sam Bottoms) est incarcéré depuis une dizaine d'années pour le meurtre de sa femme. L'enfant est placé, depuis cette période, dans un foyer, mais sa majorité approche et il doit, théoriquement, être "rendu" à la vie normale. Bien qu'il n'accepte plus aucun patient depuis le drame qui l'a frappé, Michael accepte et commence les rencontres avec Thomas... 
 
   Le film part sur la piste balisée de l'étude psychologique d'un cas difficile. On a droit au thérapeute bouleversé par un drame personnel, à la difficulté qu'il éprouve à réinvestir son talent et sa passion dans le sauvetage d'un cas pathologique supposé, ( un peu à la manière du docteur Sean Maguire (Robin Williams) dans "Will Hunting" ), ainsi qu'à sa vie déchirée par un évident sentiment de culpabilité. Contrairement à l'opinion de certains critiques, Andy Garcia et Vincent Kartheiser me semblent tout à fait à leur place dans l'exposition de ce drame. Le premier est sensible et sobre. Le second, arborant un visage assez angélique, laisse percer un subconscient inquiétant, à travers son visage et son regard lisses. Chez l'un comme chez l'autre, l'intensité paraît en veilleuse, comme chez deux fauves qui s'observent avant l'assaut. Tout dans cette première partie, n'est cependant pas d'une finesse exemplaire. Les surimpressions d'images passé-présent, ainsi que les affrontements verbaux, en particulier. Mais l'angoisse, sous-jacente, suggérée, est efficacement présente dans cet ensemble où les non-dits sont rois. 
 
   Vient alors la seconde partie qui bifurque carrément vers le thriller à plus ou moins gros sabots, la composition haletante dans laquelle la psychologie laisse la place à l'urgence et au sauvetage des victimes. Evidemment, il est compréhensible que cette plongée dans le sanguinolent, mêlé de révélations plaquées avec une certaine ostentation douteuse, amène des réserves sur l'ensemble. La délicatesse, qui, dans la première moitié, avait sa place, en prend alors un coup dans l'aile et le spectateur se retrouve propulsé dans un final policier efficace mais classique. D'où une relative déception devant cet écartèlement qui s'affiche avec un certain artifice, d'autant plus que Vincent Kartheiser, jusqu'alors convaincant dans le suggéré, perd un peu d'expressivité dans le révélé. 
 
   Dans l'ensemble une oeuvre assez déconcertante et qui ne laissera pas forcément un souvenir durable.
   
Bernard Sellier